2.16. Rôle central de la culture
Dans la société actuelle, la culture est malheureusement trop souvent considérée par les
milieux politiques comme la cerise sur le gâteau, comme un luxe, non comme une valeur
centrale. Or, cette place centrale, la culture pourrait se la voir offrir dans une société vouée à
favoriser la créativité tous azimuts. Pourquoi? Tout simplement parce que si vous coupez les
citoyens de leur culture, vous tuez - à terme - les racines de leur créativité. Comme
aujourd'hui, la créativité s’étiolerait alors, petit à petit, en conformisme. Ce qui serait la
négation de la société entrevue. Nous sommes donc aussi à la veille d'un repositionnement
possible de la culture comme revenant au cœur de notre société de la connaissance. Dans cette
nouvelle vision, la culture devient un des ingrédients principaux de l'outil de production.
Encore une fois il nous est difficile d'y croire, tellement c'est différent de la situation actuelle
de marginalisation de la culture et de sa soumission aux critères strictement commerciaux.
2.17. Vers un concept du progrès réellement soutenable.
Dans la société de la connaissance, le progrès ne se mesure plus en quantité. Car il y a une
quantité presque infinie d'information. Il y a au contraire trop d'information et pas assez de
connaissance ni de sagesse. Et donc il devient évident que dans la société de la connaissance
le concept de progrès devient qualitatif. Ce qui est la mesure du progrès est que j'aie accès à la
connaissance de qualité dont j'ai besoin pour agir dans mon entreprise ou ailleurs. Nous
serions donc en train de basculer d'un concept quantitatif qui a dominé notre civilisation
depuis plusieurs siècles, vers un tout nouveau concept, axé sur la qualité.
La toute bonne nouvelle est que ce concept de base de notre nouvelle société mondiale de la
connaissance, ce nouveau concept est totalement soutenable. En effet, le problème du concept
qualitatif de progrès est qu'il nous poussait tous, sans que nous le sachions, à produire plus
d'objets, à polluer toujours plus, sans nous arrêter jamais. Un concept qualitatif de progrès
nous pousse au contraire à la qualité, et non plus à la quantité. Ce sont donc les buts
fondamentaux de notre société mondiale qui sont en train de basculer. Le progrès de demain
sera mesuré à la qualité de la connaissance mais aussi à la qualité de vie, à la qualité de vie
pour nos enfants. Et ce nouveau concept de progrès est en train de travailler souterrainement
nos sociétés si bien que le progrès aujourd'hui commence à signifier, qu'il n'y a plus de
progrès si l'Humanité ne va pas vers un avenir soutenable. Nous sommes déjà en quelques
années, à des kilomètres du "bigger is better" (plus grand c'est mieux) qui a sous tendu toute
l'idéologie de la croissance économique. Nous sommes déjà au-delà du concept quantitatif de
progrès. Et c'était un énorme bloc qui obstruait le chemin de l'Humanité vers un futur
soutenable.
2.18. Nouveaux buts de la société
On vient de le voir cette transformation souterraine du concept de progrès est déjà en train de
transformer les buts mêmes de notre société mondiale. En effet nous pourrions aller vers une
redéfinition fondamentale des objectifs de notre société. La société pourrait alors délaisser le
but purement matérialiste de produire toujours plus d’objets bon marché qui est le sien
aujourd'hui pour décider de promouvoir le développement du potentiel humain dans le sens le
plus large possible, en harmonie avec le cosmos tout entier. Et en incluant la dimension
spirituelle. Vaste programme ! Le conflit entre les deux scénarios, nous le verrons sera
essentiellement un confit de visions, un conflit entre les buts de la société de demain.
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