maximum de stabilité d’emploi, ce qui implique de diminuer les revenus du capital à un
niveau stable de 3%. C'est au fond un choix intelligent, car la raison pour laquelle je choisis
un magasin de costumes plutôt qu'un autre sera la manière dont je suis accueilli et aidé dans
mon choix vestimentaire.
La bourse de New York a d’abord carrément boudé le titre comme étant sans valeur. Il
rapportait trop peu : 3% mais c’est inacceptable. Mais après quelques années, il s’est avéré
que c’était une des seules entreprises viables du secteur, et qui, de plus, produisait un revenu
stable, alors que la plupart des autres traversaient une crise grave, ou avaient fait faillite et
donc occasionné de sérieuses pertes des actionnaires. Ce sont les fonds de pension qui les
premiers « découvrirent » le titre et y investirent massivement. Et les spéculateurs boursiers
les suivirent. En l’espace de quelques années, cette nouvelle conception "sociale" du business
a donc acquis un droit de cité au sein de la bourse de New York. Cette nouvelle vision s’est
avérée non seulement rentable, mais une des uniques portes de sortie de la crise de crédibilité
et d’identité qui fait rage au sein des entreprises américaines20.
2.15. Une éducation favorisant la créativité
Il s'agissait, dans la société industrielle, de diminuer la créativité des enfants afin de les
« adapter », de les insérer dans la logique d'une société dominée par la machine. Selon
certaines études, le potentiel créatif d’un enfant passerait ainsi de 100 à 5 au cours des
premières années de scolarisation, dans notre système actuel. Or, dans la société de
l’information, il faudra tout au contraire favoriser au maximum la créativité humaine puisque
celle-ci sera la ressource centrale. Ce qui implique une ré-invention de l’éducation. Ce sera
une tâche exaltante, mais elle suppose une excellente analyse des changements en cours, ce
qui est rarement le cas.
Dans son chef d'œuvre, "La société post capitaliste", Peter Drucker (+ 2005) nous explique
que l'éducation de demain formera à nouveau des humanistes, mais des humanistes qui ne
sont pas uniquement fascinés par le passé mais ouverts au défis du présent et du futur. Nous
sommes donc à la veille d'une révolution complète de l'enseignement. La révolution de
l'enseignement qui nous attend est équivalente à celle qu’entreprit Comenius à la fin du
Moyen Age, en créant l'école "moderne" (Drucker: 197). Drucker donne aussi quelques
caractéristiques de l'école de demain:
1. Elle devra fournir l'éducation universelle, mais d'un niveau bien supérieur à ce que l'on
entend par éducation et alphabétisation aujourd'hui.
2. Elle devra inculquer aux étudiants de tous les niveaux et tous les âges le désir profond
d'apprendre.
3. Le système éducatif doit être ouvert à tous les âges, aux personnes très éduquées ainsi qu'à
ceux qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas eu accès à une haute éducation dans leur
jeunesse.
4. L'école devra communiquer non seulement de la substance mais aussi des processus
d'apprentissage.
5. Enfin l'éducation ne doit plus être le monopole des écoles. L'éducation doit imprégner
l'ensemble de la société. Les employeurs de toutes sortes devront devenir des institutions
d'éducation, qu'elles soient des entreprises, des agences gouvernementales ou des
organisations non lucratives. Les écoles devront apprendre à collaborer avec les employeurs.
(p. 198)
20 On trouvera plus d'information sur la site: http://menswearhouse.com/aboutus/our_community/giving_back.jsp
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