• sa fortune personnelle est souvent insuffisante : les contacts informels avec les
différents membres de la famille, les amis, les partenaires commerciaux sont très
importants pour collecter des capitaux, des contrats avec des intermédiaires financiers.
• la collecte d’information est généralement difficile : en dehors de la famille, les clubs
et les associations constituent les plus importantes institutions à but non lucratif grâce
auxquelles les candidats-entrepreneurs peuvent nouer des contacts et collecter
l’information nécessaire au démarrage de leur entreprise.
• Le niveau d’éducation de l’entrepreneur joue également un rôle très important : les
qualifications issues de l’instruction jouent un rôle majeur pour passer outre les
contraintes imposée par l’absence de fortune personnelle. Nous avons également
constaté que pour G. Gilder, une origine modeste n’est pas un handicap - au contraire
- pour devenir l’entrepreneur. Nous pourrons également le vérifier par les biographies
d’entrepreneurs actuels et historiques qui constituent la seconde partie de ce cours.
M. Casson énumère les qualités requises pour être entrepreneur, rien de fondamentalement
nouveau depuis J-B. Say n’est à signaler :
- capacité de négociation
- capacité d’organisation
- capacité de gestion
- capacité de vente
- capacité d’innovation
Quelles sont pour Casson les raisons qui peuvent conduire un individu à créer son entreprise ?
• déficit d’emplois salarié : on devient entrepreneur parce qu’il n’y a pas
d’emploi vacant. Créer son entreprise serait-elle la seule issue au chômage ?
• refus de l’autorité et de la hiérarchie,
• ennui : un individu s’ennuie dans son emploi salarié, créer une entreprise
constitue alors une espèce de passe temps.
• Autonomie, indépendance : trouver l’autonomie nécessaire pour réaliser ses
projets.
On le constate, on est loin du capitaine d’industrie évoqué par Schumpeter. L’entrepreneur
contemporain ne ressemble pas à un héros des temps modernes.
Parmi ces différentes raisons, seule la quatrième est réellement positive. L’individu, explique
Casson, agit alors en qualité d’ « employeur en dernier recours » et dans ce cas, il y a peu de
chances pour qu’il réussisse pour les raisons suivantes :
• créer son entreprise parce que les recherches d’emploi sont restées sans résultats n’est
pas prometteur pour l’avenir de l’entreprise. Rien n’indique que l’entrepreneur en
question aura les qualités nécessaires pour faire vivre son entreprise.
• un individu qui ne supporte pas l’autorité sera-t-elle capable de diriger d’autres
personnes ? Limitant ainsi très rapidement le développement de son entreprise.
• Un individu qui refuse l’autorité sera-t-il capable de se plier aux exigences de ses
clients ?
• un entrepreneur qui n’a pas connu la condition de salarié est sérieusement pénalisé
dans son projet entrepreneurial... Pour réussir, insiste Casson, il est souhaitable de
commencer comme salarié. Le salarié apprend au contact de son employeur. Il peut
mettre à profit l’expérience qu’il a acquise dans l’entreprise et tirer les leçons des
échecs de son ex-employeur.
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