• I. Kirzner : les opportunités du marché naissent du déséquilibre, non de l’équilibre.
L’entrepreneur doit être vigilant afin de détecter puis exploiter les opportunités de
profit qui peuvent se présenter. L’entrepreneur est donc l’agent économique qui
explore l’ignorance et révèle l’information.
• F. Knight : le risque de l’incertitude. Le profit que reçoit l’entrepreneur est la juste
rémunération du risque pris. L’entrepreneur doit être capable de prévoir les goûts des
consommateurs, comment ils vont évoluer ? L’entrepreneur est l’agent économique
qui supporte le risque né de l’incertitude. Ces risques sont très importants, à un point
tel qu’ils ne sont pas probabilisables.
3. LE RENOUVEAU DE LA THEORIE DE L’ENTREPRENEUR :
L’ENTREPRENEUR COMBAT LA PAUVRETE ET CREE DES EMPLOIS
La théorie de l’offre (ou l’actualisation de la pensée de J-B. Say) prend forme à la fin des
années 1970 alors que le libéralisme prend le contre-pied du keynésianisme qui avait dominé
la théorie économique (et la politique économique) depuis la fin de la seconde guerre
mondiale. Ces économistes remettent radicalement en cause l’intervention de l’Etat (surtout
l’Etat-providence - soutien de la demande, il n’en va pas de même quand il s’agit du soutien
aux entreprises et à l’innovation) et la puissance des monopoles (publics et privés jugés
responsables de la forte inflation des années 1970 et du manque d’esprit d’innovation). Il
insiste également sur le rôle (oublié) de l’entrepreneur. Il faut absolument encourager la
création d’entreprises car elles sont seules créatrices de richesses et d’emplois. L’un des
principaux représentants de ce courant est G. Gilder qui fut l’un des conseillers de R. Reagan.
3.1. L’entrepreneur, sauveur du capitalisme
Pour G. Gilder, créer son entreprise est le meilleur moyen de faire fortune et de monter les
échelons de la hiérarchie sociale lorsqu’on est pauvre. Quelles sont les qualités de
l’entrepreneur selon G. Gilder ?
• l’entrepreneur connaît « les lois cachées de l’économie ». Cependant la société qui lui
doit tout (richesses et emplois) paralyse son activité par une fiscalité et une
bureaucratie trop lourdes. Pourtant, l’entrepreneur est le seul capable de mener la seule
guerre sérieuse contre la pauvreté.
• l’entrepreneur est celui qui agit à titre individuel pour se prouver quelque chose à lui-
même. Beaucoup d’immigrés deviennent des entrepreneurs aux Etats-Unis.
• L’entrepreneur est fréquemment d’origine sociale modeste. Ce qui ne constitue pas un
handicap. Au contraire, la richesse et le confort matériel conduisent l’individu à
l’inaction.
• L’entrepreneur ne possède pas obligatoirement les connaissances scientifiques et
techniques nécessaires à la création d’une entreprise. Sa qualité première est « sa
capacité de jugement » pour reprendre l’expression de J-B. Say. Gilder donne
l’exemple de l’industriel américain Carnegie qui a bâti un empire dans l’industrie de
l’acier en avouant sa totale ignorance de la technologie de cet alliage.
• L’entrepreneur va à l’encontre des pratiques économiques établies et des habitudes de
toute nature.
• L’entrepreneur doit agir le premier. L’esprit d’entreprise ne consiste pas à réagir mais
à agir.
• L’entrepreneur est guidé dans ses décisions par des valeurs nobles de don de soi et de
sacrifice. Faire fortune n’est pas son principal objectif.
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