Dynamiques des Entreprises Agroalimentaires (EAA) du Languedoc-Roussillon : évolutions 1998-2003. Programme de recherche PSDR 2001-2006 financé par l'Inra et la Région Languedoc-Roussillon



DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

CIRCUITS DE DISTRIBUTION DES ENTREPRISES VITINICOLES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

Introduction

Une nouvelle crise touche actuellement l’ensemble de la
viticulture française, avec des caractéristiques classiques
d’excédent global, mais elle a un impact nouveau car elle
touche pour la première fois l’ensemble des catégories de
vins y compris les Appellations d’Origine Contrôlées.
Les raisons de cette situation sont plutôt bien cernées :
la baisse de la consommation dans les pays producteurs
traditionnels, le développement de la concurrence
internationale (notamment des pays du nouveau monde
et de l’hémisphère sud, sur les marchés en croissance
des pays consommateurs à revenus élevés comme
l’Angleterre, les Etats-Unis, l’Europe du Nord et le Japon),
l’absence de régulation mondiale de l’offre, et l’inefficacité
d’une organisation commune du marché du vin limitée
à la seule “région” Europe (Montaigne E. et al., 2005).

La consommation mondiale de vin, relativement
stabilisée en volume depuis la fin des années 1990,
augmente en valeur. Elle s’est déplacée lentement des
pays traditionnellement producteurs vers de nouveaux
pays (Europe du Nord, Amérique du Nord, Asie, ...)
dans le cadre d’une consommation occasionnelle de
consommateurs à pouvoir d’achat généralement élevé.
Cette lente, mais régulière évolution s’est traduite par un
développement des échanges internationaux. En France
même, premier marché au monde (avec environ 15 o∕o),
la consommation a diminué alors que les Français ne
dépensent pas moins (les achats de vin par les ménages
ont représenté 7,5 milliards d’euros en 2002, [Laporte
J-P, 2004]). Les exportations ont pris une part
croissante dans les ventes françaises (surtout pour les
vins de table et de pays). Depuis le début des années
2000 les marchés stagnent (voire régressent), que ce soit
pour les VQPRD ou les vins de table.

Parallèlement, !’approvisionnement est de plus en plus
assuré par la grande distribution (avec le hard discount
qui se développe), que ce soit en France (part qui peut
être estimée à environ 75 o∕o sur la base du panel
consoscan-TNS Secodip-Onivins) ou en Europe.

Les principaux acteurs régionaux de la filière
s’interrogent donc sur la place de leurs entreprises au
regard des principaux marchés d’exportation et des
circuits de commercialisation, en particulier la grande
distribution. Dans le prolongement des travaux entrepris
dans la première enquête sur les IAA en Languedoc-
Roussillon (Bruté de Rémur C., Montaigne E., 2000),
nous avons donc traité les données disponibles dans une
optique filière produit.

Dans un premier temps, nous procédons à une description
des entreprises de la filière selon leur métier dominant, ce
qui conduit à différencier les caves particulières, les
coopératives et les entreprises de commerce ; puis nous
présentons et quantifions les différents circuits de vente ;
enfin, nous proposons une typologie des circuits de
distribution.

I Entreprises, produits et
signalisation de la qualité

A- La définition des métiers

La notion d'agroalimentaire viti-vinicole renvoie à toutes
les entreprises d'au moins trois salariés qui ont pour
activité principale la transformation de raisin (vinification),
de vin (commerce, conditionnement, distillation,
fabrication d'apéritifs à base de vins, ...) et de sous-
produits de la vinification (distillation et traitement des
marcs, lies, tartres,...).

Cette approche nous conduit à retenir sur la base de la
nomenclature de l'INSEE des activités principales exercées
(code APE) les entreprises de trois secteurs d'activité :

• Les entreprises agricoles qui assurent la transformation
en vin du raisin produit sur l'exploitation1 (011 G),

• Les entreprises relevant de l'industrie des boissons :
vinification (159G) et champagnisation (159F) d'une
part, de production de boissons alcooliques distillées
issues de la distillation de vins et sous produits de la
vinification (159A, 159B,159D) d'autre part,

• Les entreprises du commerce de gros de boissons (513J),
qui font du commerce et de l'embouteillage de vin.

Nous utilisons cette nomenclature pour découper
Iagroalimentaire viti-vinicole régional en quatre grandes
catégories d'opérateurs, selon leur activité dominante de
production de raisin et vin (011 G), de transformation de
raisin (159A, 159F), de commerce de vin (513J), et de
fabrication d'alcools et eaux de vie et d'apéritifs à base de
vins (159A, 159B, 159D).

Cependant, en terme d'activité réelle, les frontières entre
des entreprises au classement d'activité différent sont
parfois floues. Nous avons fait le choix de repositionner
certains acteurs atypiques (du point de vue de la taille, de
la provenance de la matière première ou du poids de

1 Ou très majoritairement

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