qui prend ainsi en compte des contraintes provenant de la technique et de
l’exercice du pouvoir hiérarchique,
- celle de l’organisation virtuelle comme « objet », entrée qui fera l’objet de ces
développements sur la base de deux arguments - celui de la légitimité technique
du réseau et celui de la référence à la notion de réseau1 où il sera donc question
de modèle et non de modélisation.
hal-00480084, version 1 - 3 May 2010
Parler de modèle de l’organisation en réseau, c’est souligner l’importance de la
référence au concept de modèle comme réduction d’« éléments de réalité » et comme
norme. Un modèle organisationnel repose sur des éléments de discours qui prennent
corps sur des « pratiques » rationalisées et susceptibles, en retour, de créer d’autres
« éléments de réalité » qui aillent dans le sens du discours. Le modèle de l’organisation
en réseau se trouve aux confins d’autres modèles possibles de l’organisation2 comme le
modèle informationnel de l’organisation, le modèle économique de la transaction, le
modèle post-taylorien...
Parler ainsi d’organisation, c’est se référer à un « objet », le réseau, dont il est ici
proposé de la comprendre. Parler de réseau, c’est se référer à une notion dont la
plasticité doit être mise en perspective. Faire de l’organisation en réseau un modèle,
c’est se poser la question de sa validation empirique et théorique, validation dont il sera
également question ici. La notion de réseau permettrait alors de fonder à la fois un mode
d’organisation (donc des principes) et d’offrir le début d’une perspective conceptuelle
du fait de ses capacités descriptives et prédictives.
La notion d’organisation en réseau dont il est question ici sera effectuée dans la
perspective non d’une forme hybride qui se situerait entre marché et hiérarchie, mais
dans celle d’une forme elle-même produit d’un système socio-technique, au sens le plus
large. En accord avec B. Dussuc & R. Paturel3, il s’agit d’aller au-delà de la référence au
réseau comme « idéal à atteindre » et donc contribuer à la perspective d’un consensus à
questionner. Parler de l’organisation en réseau, c’est rassembler un ensemble de
croyances et de représentations idéalisées venant donner au réseau une importance
particulière. La perspective dont il est question ici est organisationnelle compte tenu
d’« éléments de réalité » allant dans le sens de cette perspective. Il ne s’agit donc pas de
la matérialisation « au concret » d’une firme comme agent de marché.
1 Les arguments de ce texte viennent de M. Ferrary & Y. Pesqueux, L’organisation en réseau, mythes et
réalités, PUF, Paris, collection « la politique éclatée », 2004
2 Y. Pesqueux, Organisations : modèles et représentations, PUF, Paris, 2002
3 B. Dussuc & R. Paturel, « Réseaux d’entreprises : vers une problématique structuration /
déstructuration », Revue Sciences de Gestion, n° 48, 2005, pp. 17-36