halshs-00456498, version 1 - 15 Feb 2010
Même dans un scénario de rattrapage chinois réalisé à moyen
terme, la position du Japon limite l’hypothèse du découplage
réel. En effet, toutes les économies asiatiques ne sont pas
émergentes puisque la seconde puissance économique
mondiale fait partie intégrante de la zone. Mais justement
parce que le Japon est le seul grand pays développé de la
zone, il est aussi largement dépendant des débouchés
occidentaux pour écouler une production que les économies
voisines ne peuvent absorber dans sa totalité. Economie
mature et bien que « faiblement » ouverte (à l’instar des
Etats-Unis), elle se trouve logiquement insérée dans un
réseau d’échanges intra-branches avec des économies au
niveau de développement similaire... et donc nécessairement
« couplée » au rythme de la demande de ses partenaires, qui
pour certaines catégories de biens, ne se situent pas (ne
peuvent pas encore se situer) en Asie.
Pour séduisante qu’elle soit, l’hypothèse du découplage
repose sur le préalable du « recentrage asiatique », lui-même
fruit du rattrapage de la Chine. Le processus est en cours9
mais il prendra du temps.
III. DECOUPLAGE FINANCIER : UNE ASIE A
DEUX VITESSES
Si l’éventualité d’un découplage réel entre l’Asie et
l’Occident s’avère à court terme une hypothèse très fragile,
qu’en est-il de la possibilité d’un découplage dans le domaine
financier ? Là encore, cette possibilité tient, au premier plan,
à la capacité de l’Asie à s’organiser de façon autonome dans
le domaine financier. La Chine ici ne fait pas figure de
catalyseur. Elle se retrouve, à l’instar des autres pays
9 Ce recentrage faisait déjà l’objet d’un ouvrage du CEPII co-dirigé par
M. Fouquin en 1999.
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