halshs-00456498, version 1 - 15 Feb 2010
cette zone. Cette hétérogénéité conditionne la réalité des
marchés financiers asiatiques.
En effet, dans une zone qui compte quinze pays, seuls quatre
sont dotés de marchés financiers « matures » : le Japon, Hong
Kong, Taiwan et Singapour. Dans les onze autres, les
systèmes bancaires (les banques dominent largement les
systèmes financiers) sont considérés comme très faiblement
intégrés aux marchés régionaux et mondiaux (Adams, 2008 et
Rigg R. et Schou-Zibell L., 2009). Ils restent des acteurs
nationaux principalement tournés vers le financement de
l’activité domestique. De plus, ces pays dans leur quasi-
totalité (même lorsqu’ils ont été faiblement touchés par la
crise de 97) ont été amenés à restructurer leurs systèmes
bancaires et à refonder leurs pratiques sur des exigences
prudentielles beaucoup plus élevées que par le passé (Lee et
Park, 2009) (ce que les acteurs financiers occidentaux n’ont
pas fait depuis longtemps10 puisqu’ils n’ont pas connu de
crise majeure depuis plusieurs décennies). Ainsi, seuls quatre
pays sur quinze sont techniquement exposés à des turpitudes
identiques à celles que rencontrent actuellement les pays
développés d’Occident. Cette exposition est cependant
minorée par la structure de financement de l’activité
économique. Les entreprises asiatiques (y compris
japonaises) continuent à recourir davantage à l’endettement
auprès des banques que leurs homologues occidentales
(Adams, 2008 et Lee et Park, 2009). La sophistication des
produits financiers est allée moins loin. La densification des
risques est également plus faible.
10 Les « mesurettes » prises à la suite de l’Affaire Enron en 2001 ne
peuvent être considérées comme une restructuration en profondeur des
pratiques bancaires en vigueur jusque là, cf. loi Sarbanes-Oxley aux
Etats-Unis et loi sur les Nouvelles Régulations Economiques en France
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