halshs-00456498, version 1 - 15 Feb 2010
Alors que cette fragmentation des marchés est considérée par
les analystes comme un handicap à l’intégration régionale,
elle sert néanmoins d’amortisseur à la transmission des
perturbations financières venues d’Occident. Il convient
cependant là encore d’être prudent, car la déconnexion entre
les sphères réelle et financière n’est jamais complète. Ainsi,
le premier ralentissement des exportations chinoises
(automne 2008) s’expliquait pour partie par les difficultés à
obtenir les lettres de crédit. Or, les exportateurs ne voulaient
pas expédier de grosses commandes sans avoir la certitude
d’être payés. Le tarissement du crédit sur les marchés
occidentaux est ainsi venu directement impacter le niveau de
production des entreprises chinoises, et donc asiatiques.
La question d’un éventuel découplage financier s’avère
donc moins aisée à trancher que celle du découplage réel. En
Asie, les marchés financiers nationaux sont hétérogènes, et,
pour la plupart, faiblement intégrés ; ce qui contraint les
marchés les plus développés à se tourner logiquement vers
leurs homologues occidentaux. Les quatre marchés financiers
asiatiques en question sont alors très loin d’être découplés...
bien au contraire.
La diffusion à l’Asie de la crise du système financier
international par le biais principalement du ralentissement du
rythme d’augmentation des exportations va pousser les
asiatiques à accélérer le processus d’institutionnalisation de
leurs relations interétatiques dans le domaine monétaire et
financier.
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