halshs-00456498, version 1 - 15 Feb 2010
émergents de la zone, dans l’obligation d’améliorer son
système financier et de réduire sa dépendance au système
bancaire. La coopération monétaire et financière, instaurée
après la crise de 1997, est ainsi perçue par les pays de
l’ASEAN+3 comme le moyen de renforcer la stabilité
monétaire et financière régionale (Amyx, 2005).
Cette coordination monétaire et financière entre les Etats de
l’ASEAN + 3 se concrétise rapidement par l’Initiative Chiang
Mai (ICM) en 2000 (qui aboutira à un accord multilatéral de
swaps, à l’instar de ce que souhaitait mettre en place le
Président Sarkozy en Europe dès le début du mois d’octobre)
puis par l’instauration de l’Asian Bonds Markets Initiative
(ABMI) à partir de 2003 (Guilhot, 2009). Le dernier avatar
de ce processus a été annoncé le 28 décembre 2009. Avec la
signature de la CMIM, Chiang Mai Initiative
Multilateralization, l’ASEAN+3 se dote de facto d’un Fonds
Monétaire Asiatique -déjà proposé par le Japon en 1998 et
2007. Sa dotation initiale est de 120 milliards de dollars
(contre les 80 annoncés au printemps 2009). Initiative
désormais véritablement régionale (parce que multilatérale et
non plus bilatérale) et dotée d’un système de surveillance,
elle compte tous les attributs de son grand frère
« international ».
Cet activisme institutionnel récurrent généré par l’épisode de
1997, et renforcé par la crise de 2007, ne doit pas masquer la
réalité de l’intégration financière asiatique : alors que le
régionalisme - institutionnalisation des relations
interétatiques - financier a pris de l’avance sur le
régionalisme commercial, la régionalisation - intensification
des flux intra-régionaux- financière est très en retard sur la
régionalisation productive (IDE et sous-traitance) et
commerciale (Kim et Lee, 2008). En fait, les places
16