groupes varie fortement d’un secteur à un autre : 35% de la valeur ajoutée dans les services
aux particuliers, plus de 90% dans l’automobile ou dans l’énergie.
2. FONDEMENTS DE THEORIES ECONOMIQUES DE L’ENTREPRENEUR
2.1. Economie précapitaliste et immédiatement industrielle : le rôle central de l’Etat et le
début du « laisser-faire »
Pour les Mercantilistes, l’Etat organise l’économie. Le commerce crée la richesse. Les
marchands jouent un rôle central en faisant circuler la richesse. Pour les Physiocrates, en
revanche, l’entrepreneur appartient à la classe stérile. Seule l’agriculture produit des richesses
(image du grain de blé donnant naissance à un épis sur lequel il y a plusieurs grains - l’artisan
ne produit pas de richesse selon cette conception, il ne fait que transformer l’apparence des
choses. Le menuisier par exemple transforme des planches de bois en table sans y ajouter de
valeur). Mais importance comme à être donnée au marché. Les grains produits doivent
pouvoir circuler sans entraves.
Entre ces deux courants de pensée se place R. Cantillon qui est considéré comme le premier
théoricien de l’entrepreneur. R. Cantillon publie en 1755 un « Essai sur la nature du
commerce en général », un de ses rares ouvrages, ses autres travaux ayant brûlé lors de
l’incendie qui ravagea sa maison dans lequel il trouva la mort en 1734. R. Cantillon fait
ressortir le rôle central de l’entrepreneur. Si le mot entrepreneur était déjà utilisé dans le
langage courant, Cantillon lui donne une signification économique rigoureuse. L’entrepreneur
joue un rôle actif de coordination des processus de production et d’échange, de canalisation
des biens de la production jusqu’au consommateur final par le biais des échanges sur les
marchés.
R. Cantillon définit l’entrepreneur comme la personne qui achète les facteurs de production
et/ou des marchandises à un prix certains pour les revendre à un prix incertain. Et dans la
mesure où le prix de vente futur est incertain, l’entrepreneur est conçu comme un preneur de
risques. L’entrepreneur raisonne dans un univers incertain, car il est confronté aux prix qui
égalisent l’offre et la demande. Il se trouve dans la nécessité de tenter de deviner ce qui se
passe sur les marchés.
La figure de l’entrepreneur est donc centrale dans l’analyse du marché effectuée par
Cantillon. Sa présence est nécessaire pour coordonner la production et les échanges. Par la
suite, la métaphore de la « main invisible » d’A. Smith et celle du « commissaire priseur » de
L. Walras vont contribuer à marginaliser le rôle fondamental de l’entrepreneur.
Pour conclure, selon Cantillon la société comprend deux grands groupes, d’un part les « gens
à gages certains » d’autre part « les gens à gages incertains ». L’entrepreneur appartient (bien
sûr) au premier groupe. Avec l’analyse de Cantillon, nous nous trouvons en présence d’un des
premiers éléments fondamentaux de la théorie de l’entrepreneur : le risque. On peut d’ores et
déjà retenir l’équation suivante :
Entrepreneur = risque
Le risque vient d’un contexte d’incertitude