conscience n'est pas chose aisée, tant nous étions convaincus depuis toujours que le pouvoir
réside dans la possession de capital et de la technologie. Or, cette « évidence » vacille
aujourd'hui. De plus en plus, du moins dans les branches innovantes et en croissance, la
créativité humaine en réseau devient la clé. Pourquoi sinon se mettrait-on à parler de "capital
humain", à reconnaître aussi que l'humain -taxé à tort de "capital" - ne peut se gérer de la
même manière que le capital financier ? C'est que, dans la société de la connaissance, l'enjeu
est de produire de la connaissance nouvelle en communiquant et en filtrant les données et les
informations intelligemment et créativement pour produire de la connaissance. Or, ce
processus peut certes être facilité par les ordinateurs, mais la contribution de la personne
humaine s'avère centrale et indispensable. Autant l’homme pouvait être remplacé par la
machine dans la société industrielle, autant il redevient ici absolument indispensable. Cette
transformation est tellement rapide et fondamentale que nous avons du mal à la percevoir.
A moins que l'on n'envisage froidement d'utiliser les nouvelles technologies pour arriver à
domestiquer et à manipuler le cerveau humain, à commencer par celui des plus faibles et des
plus démunis. C'est le second scénario possible.
2.2. Des Pyramides aux Réseaux
Nos structures sont presque toutes pyramidales, sans que nous ne le remarquions. Nous n'y
faisons même plus attention, tellement c'est normal. Cela fait tellement de milliers d'années
que nous sommes dans des structures patriarcales que nous le sentons même plus. Et nous le
remarquons lorsqu'il s'agit de créer une organisation nouvelle. Là nous nous rendons compte
combien nous avons encore des tendances "naturelles" vers la pyramide. Du moins nous les
hommes, dans notre grande majorité. Et tout à coup en l'espace de quelques années, les
structures pyramidales, ont subitement commencé à faire problème. Tant dans le Business que
dans la politique, dans les organisations internationales, dans les religions, les syndicats, les
ONG, organisations non gouvernementales, etc.
L'économie de la connaissance, elle, ne peut pas fonctionner en pyramide. Elle présuppose
des structures plates en réseaux où l'information peut circuler dans tous les sens. Et cela, parce
que le nouveau mécanisme de production de valeur l'exige. Afin de produire de la nouvelle
connaissance il faut des humains créatifs et pour qu'ils continuent à être créatifs il faut qu'ils
soient en réseau afin de pouvoir s'échanger les connaissances, et que les interactions puissent
provenir de tous les côtés et dans tous les sens. Par l'interaction, la connaissance progresse et
se développe. Il n'y a pas d'autre moyen. Nous sommes au cœur du nouveau mécanisme de
création de valeur. La connaissance est comme l'amour humain. Plus on l'échange plus on en
reçoit. Les seules entreprises qui sont vraiment prospères, et qui ont résisté aux chocs
financiers de ces dernières années, nous le verrons plus loin, sont celles qui se sont
transformées de pyramides en réseaux. Nous touchons ici du doigt le changement de société.
Nous quittons la société pyramidale... à toute vitesse mais en silence.
2.3. Le rôle du leader, chef d'entreprise.
Dans la société industrielle le Chef d'entreprise était celui qui conquiert de nouveaux marchés,
commande et contrôle. Il était le sommet indiscuté de la pyramide. Et puis tout à coup
apparaît un nouveau type de chef d'entreprise, comme dans l’exemple d’ASKO. Ce nouveau
chef d’entreprise veille jalousement au nouvel "outil de production" : l’humain.
L'accent a donc tourné de 180°. On mise tout sur l'humain, sur l'esprit humain qui est le seul
capable d'appliquer de la connaissance à de la connaissance pour en créer de la nouvelle. Le
chef d'entreprise est donc prié de réinventer complètement son rôle. Et de devenir celui qui