DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
GOUVERNANCES, INNOVATION ET PERFORMANCE DES EAA DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
L'ensemble des liaisons testées par le modèle est rapporté
dans les résultats obtenus présentés dans le Schéma des
liaisons du Modèle global.
,39
0; 1,00
Figure 9 : Schéma des liaisons du Modèle global (résultats des
équations structurelles).
Tout d'abord, il apparaît que les facteurs uniques retenus
pour chacun des groupes de variables conservent assez
bien la variance totale observée (allant de 32 o∕o pour
l'axe gouvernance shareholder à 56 o∕o pour l'axe
innovation, présenté en annexe 2). Leur introduction 'pas
à pas' dans le modèle, non décrite ici, a d'abord montré
qu'ils influencent positivement la propension des PME
agroalimentaires du L-R à innover.
Dix des quatorze liens étudiés sont significatifs et
contribuent à un ajustement satisfaisant du modèle (niveau
de 93 % de NFI1 CFI de Baseline comparisons et indice FMIN
de divergence de 0,074 présentés en annexe 3).
L'ensemble des résultats obtenus par ce modèle
d'équations structurelles nous permet donc de retenir
l'hypothèse que le système de gouvernance élargi
{shareholder, stakeholder et territoire) aurait un impact
Significatifsur la dynamique de la politique d'innovation
mise en place au sein de l'entreprise, ainsi que sur sa
croissance et sa performance (sous réserve d'une
discussion des effets récursifs qui peuvent être négatifs et
sur lesquels nous reviendrons). Notamment, la covariance
significative entre les trois types de 'gouvernances'
étudiées confirme que le phénomène d'ouverture (du
capital, du management, des réseaux) de la PME est assez
'global'. Une gouvernance 'ouverte' influe positivement
sur les efforts d'apprentissage (et en particulier le système
de gouvernement shareholder} ainsi que sur la propension
à innover (favorisée significativement et plus fortement
par une gouvernance stakeholder elle-même 'ouverte').
Par contre, l'impact négatif du groupe de variables
proxies du concept d'apprentissage sur l'innovation et la
croissance est surprenant et contre intuitif, provenant
sans doute d'un mauvais fit du modèle (coefficient de
régression non significatif avec un P > à 0,5 en annexe 3)
qui crée un biais dans le modèle proposé, ou sauf à
supposer que les efforts de formation et de certification,
souvent considérés par les chefs d'entreprise interrogés
comme de véritables innovations organisationnelles
peuvent freiner les autres types d'innovation.
Enfin, comme attendu, l'innovation a bien un impact
positif sur le groupe de variables d'efficience financière
représentatives de la performance de ces entreprises, et
influe fortement sur les indicateurs de croissance (alors
qu'une gouvernance stakeholder ouverte freinerait la
croissance), mais, comme nous l'avons souligné ci-dessus,
un effet récursif important apparaît, laissant à penser
qu'une politique d'innovation qui entraînerait une
croissance non maîtrisée peut remettre en cause la
performance globale de ces PME.
Dans ce contexte, l'impact de la gouvernance de ces PME
majoritairement 'familiales' sur leur propension à innover
peut évidemment être discutée, mais il semble essentiel
de pouvoir l'évaluer en terme de performance, via les
activités supplémentaires qu'engendre une dynamique
d'innovation. On se rapportera aux travaux de Debaere
Lafontetal. (2005) sur la liaison financement-investissement
en secteur agroalimentaire pour des commentaires
détaillés, mais les résultats suivants permettent d'éclairer
l'impact sur cercle de croissance de la dynamique
d'innovation des entreprises étudiées :
• La dichotomie des performances économiques
s'exprime plus fortement en période de crise : 28 o∕o des
entreprises agroalimentaires du L-R ont vu leur CA
nettement diminuer, mais par contre, 58 o∕o d'entre elles
ont enregistré une croissance du CA dépassant les 15 o∕o.
• La faiblesse de la VA dans le CA augmente avec la taille
et confirme ainsi les difficultés des plus grandes
entreprises à créer plus de valeur et à embaucher. De
même, la répartition du ratio RN/CA par classes de taille
montre une dégradation des résultats pour les entreprises
de plus de 100 salariés. En moyenne, la marge nette
d'exploitation est restée relativement stable aux
alentours de 1 o∕o sur les cinq dernières années, ce qui
paraît bien faible pour soutenir une croissance moyenne
plutôt soutenue.
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