DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
GOUVERNANCES, INNOVATION ET PERFORMANCE DES EAA DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
du marché. Comme le SouIigneJufcn (2003), "l'innovation
comme processus collectif suppose une recherche
régulière d'informations sur l'évolution du marché, des
technologies et de la concurrence". Les liaisons
statistiques étudiées montrent un impact significatif
entre la veille technologique menée et la dynamique
d'innovation au sein de l'entreprise.
Veille technologique |
HI Innov produit |
Total | |
oui |
non | ||
___________oui___________ |
58,7% |
38,9% |
158/48 % |
________non________ |
41,3% |
61,1% |
172/52 % |
Effectiftotal |
150 |
180 |
330/100 % |
Khi-deux de Pearson significatif (0,00 %)
Source : Enquête EAA 2003 - DADP2-M0ISA-DRAF SRSA LR
Figure 8 : Tableau des taux d'innovation produit si veille
technologique.
Enfin, et toujours en lien avec ces processus
d'apprentissage, qui influent sur la propension des PME
étudiées à innover, le degré de formation du dirigeant a
aussi une influence sur la politique d'innovation de
l'entreprise. Une liaison significative permet de montrer
que plus le degré de formation du dirigeant est élevé
(d'autodidacte à bac + 4 et plus) et plus la politique
d'innovation est importante au sein de l'entreprise (la
significativité des tests porte ici plutôt sur l'innovation
emballage et sur l'innovation organisationnelle).
A titre Confirmatoire, une analyse de variance et
covariance de l'axe factoriel innovation par rapport aux
variables étudiées ci-dessus et aux variables de
performance (non présentée ici) confirme que la taille, en
tout cas à partir d'un certain seuil, favorise l'innovation.
Par contre l'ancienneté de l'entreprise n'a pas d'effet
significatif sur sa propension à innover, et si le secteur ou
métier favorise tel ou tel type d'innovation (emballage,
par exemple, pour les 'fruits et légumes', il n'a guère
d'impact sur l'innovation en général (indice composite).
En bref, ces premières analyses exploratoires montrent
que certains facteurs ont une influence déterminante :
• Le comportement du dirigeant : entrepreneurial /
leader qui favorise les investissements de croissance et les
investissements spécifiques.
• Le système de gouvernement de l'entreprise (les
entreprises familiales à capital ouvert semblent avoir une
propension plus forte à innover), mais aussi la
gouvernance des stakeholders (intéressement des salariés
ou partenariats clients et fournisseurs) ainsi que la
gouvernance territoriale (soutiens, subventions et
partenariats 'publics').
Par ailleurs, la dynamique d'apprentissage
organisationnel est favorisée par le niveau de formation
des dirigeants, l'adoption de démarches de qualité totale
(HACCP, ISO) et l'adoption de systèmes de veille
technologique ou de marché, mais son impact sur
l'innovation n'est significatif que via l'implication de
l'entreprise dans la participation à la formation des salariés.
B- Etude de la liaison entre Gouvernance,
innovation et performance
Cette dernière partie nous amène à intégrer la
performance financière, mesurée simplement par des
variables d'efficience tirées de la comptabilité des
entreprises étudiées. Cette intégration se fera en
intégrant deux dimensions :
• Une dimension "classique" en cherchant à mesurer
l'intensité de la liaison gouvernance, innovation et
performance financière ;
• Une dimension "dynamique et interactive" en intégrant
le cercle vertueux de la croissance : adoption d'une politique
d'investissements (matériels ou immatériels) permettant
de 'créer plus de valeur', qui peut alors être consacrée au
renforcement de la politique d'innovation, afin qu'elle-
même débouche sur une amélioration des performances
financières et que ces dernières nourrissent la croissance.
L'intégration des variables de croissance et de performance
financière impose quelques précisions contextuelles au
secteur agroalimentaire (Couderc et al., Agreste, 2004).
En effet, l'étude a fait ressortir un phénomène de
concentration depuis 1998 dans certains secteurs (fruits
et légumes ou viandes), corroborant l'idée que la capacité
d'adaptation et d'innovation est l'une des principales
forces déclarées de ces entreprises, alors même que le
'coût' est le principal obstacle freinant l'innovation.
La taille de l'entreprise demeure donc un facteur
favorisant le processus d'innovation, mais n'est pas
vraiment déterminante, comme le montre un fort niveau
d'innovation dans nombre d'entreprises de petite taille.
Compte tenu des interactions possibles entre les
différents groupes de variables au sein du modèle,
l'intégration du concept de performance nous a amené à
mobiliser la méthodologie spécifique d'un modèle
d'équations structurelles sur les groupes de variables
réduits à un facteur. La justification de l'utilisation de
cette méthode est liée à la nature des liens complexes et
parfois récursifs entre les 4 groupes de variables ou
'concepts' étudiés.
153