DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
DYNAMISME ET FINANCEMENT DE LA CROISSANCE : LE CAS DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
entreprises de notre échantillon, la théorie selon laquelle
l'innovation devrait être financée par des capitaux
propres est infirmée empiriquement. Nos résultats
semblent davantage valider le fait que les PME ont des
difficultés d'accès aux capitaux propres, ce qui conduirait
les entreprises les plus innovantes à être les plus
endettées. Les résultats de l'influence de la taille de
l'entreprise et son appartenance à une filière figurent
dans la figure 20 ci-dessous.
La variable innovation représente un indice composite de la somme de chaque composante de l'innovation.
La variable Taille est représentée par le chiffre d'affaires.
Variables_______________ |
Sens de la relation |
F______________ |
Significativité_______ |
Innovation____________ |
- |
4,53 |
________0,03_________ |
T aille____________________ |
_________+_________ |
1,40 |
0,24 (ns)_________ |
Filière___________________ |
9,16 |
________0,00_________ |
Figure 20 : Tableau de l’innovation et taille des entreprises.
Ces analyses confortent les précédentes et confirment
bien le fait que les entreprises innovantes sont également
les plus endettées. De plus, cette relation est également
vraie une fois que les variables taille et filière ont été
prises en compte. Par ailleurs, la filière est également un
déterminant de l'importance de l'endettement, ce qui
peut sans doute s'expliquer par le fait que certaines
filières investissent plus que d'autres.
En conclusion, alors que la théorie prédit que l'innovation
doit être financée par des capitaux propres, les résultats
obtenus sur les EAA du L-R sont totalement opposés. Il
semble donc que ces entreprises connaissent des
difficultés d'accès aux capitaux propres plus spécifiques
aux PME du champ agroalimentaire, et que la question de
l'accompagnement de l'innovation par les pouvoirs
publics peut légitimement être posée.
C- Rôle des institutions publiques dans le
financement de l’innovation
Afin d'analyser le rôle des institutions publiques dans le
financement de l'innovation, nous avons distingué les
collectivités territoriales (Conseil Régional, Général...), les
organismes nationaux (Ministère, Anvar, DRIRE...) et
!'Union Européenne10.
Soutien financier |
oui |
non |
- des collectivités territoriales |
Ï5 |
85 |
- des organismes nationaux |
13.5 |
86.5 |
- de !'Union européenne |
11.4 |
88,1 |
Source : Enquête EAA 2003 - DADP2-M0ISA-DRAF SRSA LR
Figure 21 : Tableau du pourcentage des entreprises ayant reçu
au moins une forme de soutien financier public.
Nous avons résumé dans la figure 21 les statistiques
résumant chaque type de soutien financier institutionnel
pour les 193 entreprises qui ont déclaré avoir eu au moins
un type d'innovation11 durant les trois dernières années.
Les résultats montrent que les entreprises innovantes
sont très peu nombreuses à recevoir une aide publique,
que ce soit au niveau régional, national ou européen. Par
ailleurs, seules 44 entreprises sur les 193 entreprises
innovantes de notre échantillon ont reçu au moins une
forme d'aide publique.
Le dynamisme des PME françaises est un facteur de
satisfaction, tout autant qu'un facteur d'inquiétude pour
les Pouvoirs Publics, sensibilisés à la perte d'emplois ou au
transfert du pouvoir de décision hors du territoire qu'ils
administrent. En effet, l'innovation, qui tire la croissance,
par les investissements et l'augmentation du besoin en
fonds de roulement quelle implique, génère des besoins
de fonds importants que ni les dotations originelles en
capital, ni !'autofinancement généralement constaté dans
les PME, ne suffisent à satisfaire. Le sur-endettement
guette ces entreprises en trop fort développement, avec
les risques de défaillance ou de perte d'indépendance qui
y sont liés.
L'Etat, d'une part, et les Conseils Régionaux, en particulier
depuis les lois du 7 janvier et du 2 mars 1982, du 7 janvier
1983 et du 8 janvier 1988, d'autre part, sont habilités à
œuvrer pour renforcer les capitaux propres des PME en
drainant l'épargne en leur faveur et en multipliant les
accompagnements facilitant ces transferts. Il s'agit
essentiellement, pour ces derniers, de préserver le
patrimoine et de conserver le pouvoir des propriétaires
sur leur territoire.
Les mesures institutionnelles tendant à faciliter le
renforcement des fonds propres :
Mesures institutionnelles d'Etat :
• Diminution des impôts, des droits et taxes qui
frappent les P.M.E. et Ieurtransmission.
• Création de provisions déductibles (retraites par
capitalisation, fonds communs de placement salariés,
...) et autorisations de réévaluations détaxées d'actifs
Iors des opérations de fusion, absorption, restructuration
du capital.
• Offre des garanties aux acteurs (Sofaris) et utilisation
des fonds d'intervention d'Etat (fonds communs de
placement dans l'innovation).
• Offre d'avantages fiscaux aux sociétés de capital
développement et capital risque.
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10 Nous avons négligé le soutien financier public sous forme de crédit d’impôt Recherche compte tenu de sa rareté.
11 II s'agit d'une innovation produit, procédé, emballage ou organisationnelle.