Dynamiques des Entreprises Agroalimentaires (EAA) du Languedoc-Roussillon : évolutions 1998-2003. Programme de recherche PSDR 2001-2006 financé par l'Inra et la Région Languedoc-Roussillon



DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

DYNAMISME ET FINANCEMENT DE LA CROISSANCE : LE CAS DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

à leur origine (industrie manufacturière, PME, ...). Cest
notamment le cas de /les
et Audretsch (1987, 1988),
Audretsch et Acs (1991).
Enfin, une dernière catégorie
d'auteurs retient les dépenses en Recherche et
Développement comme variable d'innovation : c'est
notamment le cas de Freel (1998).

Selon la définition adoptée et en terme de fréquence, c'est
le produit qui mobilise plus de 44 o∕o des stratégies
d'innovation des EAA du L-R. Nous n'avons pas trouvé de
liaison statistique significative d'un lien entre un type
d'innovation et les filières concernées, même si les
établissements de la filière "dérivés des céréales"
privilégient les innovations de produits (91 o∕o des
établissements innovants ont fait au moins une innovation
de ce type), comme ceux de la filière "vins" (75 o∕o). La filière
"fruits et légumes" a plutôt réalisé des innovations dans le
domaine de l'emballage (78 o∕o). Dans la filière "produits
animaux", les innovations portent sur les produits (62 o∕o)
et sur les emballages (64 o∕o), les deux types d'innovations
étant le plus souvent liés dans cette filière.

Par contre, la taille de l'entreprise peut être considérée
comme un élément explicatif de la politique d'innovation.
En retenant tant le nombre de salariés permanents, que
des tranches de salariés (TPE, PE1 ME), les tests ont
confirmé une liaison positive significative avec
l'ensemble des types d'innovation produits et procédés.
Les résultats précédents se trouvent confirmés avec le
chiffre d'affaires ou l'importance de l'investissement en
2002, autres variables représentatives de la taille, et des
moyens qui peuvent être consacrés à innover. Ce résultat
concernant la taille ne va pas dans le sens des résultats
issus des travaux de
Hadjimanolis (ib.) ou d'Acs et
Audretsch (ib.)
pour qui la taille ne constitue pas une
barrière à l'innovation. Des facteurs autres que la taille
viennent cependant nuancer ces travaux. Ainsi, les
travaux sur l'innovation dans les entreprises
(Lhomme,
2002)
ont déjà montré que les PME sont plus focalisées
sur l'innovation procédé alors que les grandes entreprises
semblent plus centrées sur des innovations produits. De
même, Acs
et Audretsch (ib.) montrent que la distinction
entre entreprise de haute technologie vs basse technologie
conduit à des comportements d'innovation différents
selon la taille.

D'après les dirigeants interrogés, la qualité supérieure et
la capacité d'innovation de leurs entreprises sont leurs
deux forces principales. Par ailleurs, dans le cadre d'une
analyse exploratoire des déterminants de l'innovation4
des entreprises de notre échantillon, deux raisons
principales sont évoquées par les dirigeants des PME :

• "conquérir de nouveaux marchés ou accroître la part de
marché" pour 25 o∕o des dirigeants.

• "renouveler, rénover la gamme de produits" pour 21 o∕o
d'entre eux5.

Si la principale motivation des dirigeants à innover tient
à la volonté de conquérir de nouveaux marchés ou
d'accroître leurs parts de marchés, nous nous attendons à
ce que l'innovation soit un déterminant de la croissance
de ces entreprises. Cette relation peut être vérifiée à l'aide
d'un modèle linéaire général dans lequel les variables
relatives à la taille des entreprises et leur appartenance à
une filière ont également été contrôlées.

Trois mesures alternatives de la croissance d'une
entreprise ont été retenues, à savoir, la croissance des
effectifs sur la période 99-2002, la croissance du chiffre
d'affaires et la croissance des investissements. Les
résultats des analyses sont présentés dans les trois
tableaux suivants :

La variable innovation est un indice composite obtenu par la somme des innovations 'produit,
procédé, emballage, organisationnelle ». La variable Taille est mesurée par le CA de l'entreprise.

Variables_______________

Sens de la relation

F_____________

Significativité

Innovation____________

___________+___________

3,079

_________0,08_________

T aille____________________

___________+___________

1,55

0,22 (ns)_________

Filière___________________

0,59

0,67 (ns)_________

Figure 16 : Tableau d’innovation et croissance (mesurée par la
croissance des effectifs de salariés).

La variable innovation est un indice composite obtenu par la somme des innovations «produit, procédé,
emballage, organisationnelle». La variable Taille est mesurée par le CA de l'entreprise.

Variables_______________

Sens de la relation

F_____________

Significativité

Innovation____________

_________+_________

2,85

_________0,10_________

T aille____________________

_________+_________

1,66

0,20 (ns)_________

Filière___________________

1,60

0,19 (ns)_________

Figure 17 : Tableau d’innovation et croissance (mesurée par la
croissance du chiffre d'affaires).

La variable innovation est un indice composite obtenu par la somme des innovations «produit, procédé,
emballage, organisationnelle». La variable Taille est mesurée par le CA de l'entreprise.

Variables_______________

Sens de la relation

F_____________

Significativité

Innovation____________

_________+_________

3,71

_________0,06_________

T aille____________________

_________+_________

1,55

0,22 (ns)_________

Filière___________________

0,59

0,67 (ns)_________

Source : Enquête EAA 2003 - DADP2-MOISA-DRAF SRSA LR

Figure 18 : Tableau d’innovation et croissance (mesurée par la
croissance des investissements).

Ces tableaux montrent, quelle que soit la mesure de la
croissance retenue, que l'innovation des entreprises est
bien un facteur positif et significatif de la croissance des
entreprises de notre échantillon6. Dans un contexte
conjoncturel difficile pour les EAA du L-R1 l'innovation
apparaît comme un moyen de poursuivre leur croissance.
Dès lors, la problématique du financement de la
croissance et plus particulièrement de l'innovation
apparaît être une question centrale.

52


4 Cf. Couderc et ali (2004) ou Benamar et Vissac (2005), dans ce recueil.

5 Notons que ces deux motivations à innover ressortent également comme motivations pricipales pour 80 °/o des entreprises interrogées dans une
enquête nationale réalisée par Lhomme (2002).

6 Remarquons à ce stade, que notre échantillon pour ce test est tout de même sensiblement réduit, car il comporte 80 entreprises. En effet, nous avons
de nombreuses données manquantes relatives à la mesure de la croissance.



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