Dynamiques des Entreprises Agroalimentaires (EAA) du Languedoc-Roussillon : évolutions 1998-2003. Programme de recherche PSDR 2001-2006 financé par l'Inra et la Région Languedoc-Roussillon



DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

STRATÉGIE D'INNOVATIONS DANS LES PME AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

I Les approches théoriques
de l’innovation : Entre économie
institutionnelle et analyse stratégique

Les différents champs disciplinaires, qu'ils se réclament de
sociologie, d'économie ou de gestion appréhendent
l'innovation selon différents points de vue qui se
complètent. Dans les développements qui suivent, nous
nous limiterons au seul aspect économique, puis
centrerons notre propos sur l'analyse stratégique de
l'innovation dans le secteur agro-alimentaire.

A- Les fondements économiques
de l’innovation

J.A. Schumpeter définit l'innovation comme l'introduction
réussie sur le marché d'un produit nouveau, d'un
nouveau processus de fabrication ou encore d'une
nouvelle forme organisationnelle de l'entreprise
{Schumpeter, ib,). Cettevision renvoie implicitement aux
conséquences destructives/créatives des formes nouvelles
de production ou d'organisation à un niveau micro-
économique dont les effets peuvent être visibles à un
niveau macroéconomique (croissance).

Les travaux pionniers de Schumpeter sur l'innovation ont
permis à d'autres auteurs de divers champs disciplinaires
d'explorer davantage cette "boite noire". L'analyse de
l'innovation par les évolutionnistes, notamment
Nelson
et Winter (1982),
s'inscrit dans la continuité des travaux
de Schumpeter et met l'accent sur le caractère
"processuel" de l'innovation. Le processus d'innovation
mis en œuvre par des firmes hétérogènes est un élément
central d'adaptation à un environnement instable et
sélectif. La concrétisation de ce processus suppose
l'élaboration de compétences à l'intérieur de la firme afin
d'absorber le flux d'informations -nécessaires à la
production de nouvelles connaissances- provenant de
l'environnement extérieur. Ces compétences se
présentent sous une forme dynamique parce que
"elles se
développent et se modifient, sont mises à profit ou
abandonnées..." {Dubuisson et Kabla, 1999}.
Les
capacités d'innovation d'une firme incluent une capacité
à exploiter des connaissances externes
{Cohen et
LevinthaIlI990, cités par le Bars, 2001).
Selon ces deux
auteurs, les capacités d'absorption sont liées aux
structures cognitives qui sont à la base de l'apprentissage.
Une entreprise, même si elle est géographiquement
proche des centres de ressources technologiques, ne
pourra réellement en disposer que si elle a construit une
méthode d'apprentissage et dispose en interne d'une
capacité à "absorber" ces connaissances
{Albert et al.,
2003).
Dans leur contribution sur l'apprentissage
technologique et l'innovation en agroalimentaire, Nicolas
et Hy (2000) définissent la notion d'apprentissage :
"Celui-ci est le processus préparant l'innovation dans les
entreprises. Il comporte entre autres des moyens de R&D
interne complémentaires des sources externes".

Divry et al. (1999) montrent comment des compétences
se construisent et se renouvellent par un processus
d'apprentissage et mettent par ailleurs en évidence le
caractère interactif et cumulatif de l'innovation. Aussi, la
répétition des taches et l'expérimentation contribuent à
identifier de meilleures opportunités de production au
sein de l'entreprise
{Tanguy 2000).

B- Analyse stratégique de l’innovation :
application au secteur de l’agroalimentaire

Vue sous l'angle du management stratégique, l'innovation
est considérée comme une réponse d'adaptation à un
environnement concurrentiel
{Porter, 1986)) mais aussi
comme résultat de développement des ressources et
compétences internes à la firme (RBV). En s'inspirant des
apports de l'économie industrielle, M. Porter construit un
modèle explicatif dans lequel les choix stratégiques sont
toujours perçus comme largement déterminés par
l'environnement externe. L'innovation y est présentée
comme un choix stratégique que l'entreprise - dans un
secteur donné - peut privilégier en fonction de la
perception quelle a des forces concurrentielles qui
s'exercent sur elle. Ces forces ont des caractéristiques
propres qui déterminent le pouvoir relatif détenu par
chacune d'elle, et par conséquent les pressions exercées
sur les entreprises du secteur. Selon la théorie de
l'avantage concurrentiel basé sur les activités, les
entreprises acquièrent et conservent un avantage
concurrentiel en raison de leur capacité à constamment
innover et améliorer ce qui est à l'origine de cet avantage
concurrentiel.

La théorie de l'avantage concurrentiel basé sur les
ressources -inspirée des travaux de
Penrose par
Wernerfelt
(1984) notamment- se démarque de celle de
l'avantage concurrentiel basé sur les activités dans la
mesure où elle considère l'entreprise comme une
collection de ressources plutôt qu'un ensemble de

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