DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
INTRODUCTION : DE L'ENQUÊTE DE 1998 À CELLE DE 2003, ET À CELLE DE 2008...
Stratégies et débouchés des EAA
du Languedoc-Roussillon :
6o % n’exportent pas
Deux articles abordent indirectement la problématique
de l'exportation.
• La question essentielle dans la dynamique
stratégique (Remaud et Rastoiri], c'est d'accéder à
de nouveaux clients. Cependant, cette conquête de
nouveaux clients devrait pouvoir être obtenue en
même temps qu'une contraction relative du
nombre de salariés dédiés à des taches
commerciales dans l'entreprise, ce qui paraît
illusoire... De fait, les ventes à l'export diminuent en
part relative, passant de 19 0Zo en 1997 à moins de
15 % des ventes en 2002. Très majoritairement, ces
ventes à l'export concernent !'Union Européenne.
Par ailleurs, les EAA clientes deviennent le principal
circuit de distribution en 2002 (37 0Zo des
débouchés), ce qui contribue à ce que plus de la
moitié des ventes est désormais réalisée avec
seulement quatre principaux clients...
• La question de la synergie entre les entreprises
régionales pour la conquête des circuits de
distribution est posée pour la filière vitivinicole
régionale (Laporte, Cadot et Montaigne}. Il paraît
utile de rappeler, s'il en était encore besoin, qu'il
n'est pas possible d'appliquer un raisonnement, un
diagnostic, une stratégie simple sinon uniforme
dans l'analyse des relations d'échange au sein de la
filière vin régionale. Par exemple pour l'exportation :
si la moitié des entreprises exportent, les flux n'en
sont pas moins concentrés, 10 0Zo des entreprises
exportent les 3/4 des volumes. Deux stratégies
s'offrent aux décideurs : amener beaucoup plus
d'entreprises au statut d'exportateur ou utiliser les
compétences et savoir-faire acquis par ces
dernières pour quelles deviennent le fer de lance
des exportations régionales.
Il semble donc tout de même nécessaire de donner ici
certaines précisions, non mentionnées dans les articles de
ce recueil, caractérisant les exportations régionales.
Principaux résultats à l’exportation
En 2002, les PME de la région ne sont que 40 0Zo à
exporter. En moyenne, pour ces entreprises exportatrices,
l'export représente environ 37 0Zo du CA global.
La filière vins est motrice avec près de 50 0Zo du total des
exportations, viennent ensuite les dérivés des céréales
avec 23 0Zo puis les fruits et légumes avec 16 0Zo.
La filière dérivés des céréales exporte en moyenne 26 0Zo
de son chiffre d'affaires, les vins et les fruits et légumes
16 o∕o, les autres branches 9 0Zo et la filière animaux 5 0Zo.
Activités |
CA total |
CA export |
CA exporté |
Répartition |
Vins |
3 679 |
580 |
15,77°∕o |
49r4°∕o |
Fruits et légumes |
1 132 |
184 |
16r25°∕o |
15,7≈∕o |
Dérivés des céréales |
1 035 |
266 |
25r70°∕o |
22,6'Уо |
Produits animaux |
1 048 |
51 |
4,87% |
4,3% |
Autres branches |
1 069 |
94 |
8,79≈∕o |
8,0% |
Total |
7 963 |
1 175 |
14,76≈∕o |
100,0% |
Rappelons que l'établissement agroalimentaire moyen du
LR n'atteint pas 7 millions d'euros de CA. Les Autres
branches, les Fruits et Légumes d'une part, l'Aude et le
Gard, d'autre part, concentrent la plupart des 'grandes'
entreprises régionales. La concentration se poursuit pour
les produits les plus 'banalisés', mais elle ne permet toujours
pas un développement des ventes à l'exportation, ainsi
que l'on aurait pourtant pu l'espérer...
On note donc une régression inquiétante des exportations
de 1 0Zo environ, qui ne représentent que moins de 15 0Zo du
CAen 2002 (contre 16 0Zo en 19972), et sont principalement
de nature intra-UE, le reste du monde ne représentant
qu'un débouché marginal avec 1 0Zo du CA des EAA du LR.
Les raisons d’exporter
Les entreprises qui exportent le font pour 20 0Zo d'entre
elles à la suite d'une opportunité d'affaires. Cest évidemment
une 'mauvaise raison', la préparation de l'entreprise étant
alors souvent insuffisante, et source de déboires à venir...
Par ailleurs, de façon plus réfléchie, 8 0Zo d'entre elles
exportent pour développer plus de marges sur des marchés
porteurs, et 7 0Zo suite à une saturation des marchés.
Curieusement, alors que c'est l'une des complaintes les
plus entendues de la part des dirigeants des EAA du LR1
ce sont seulement 2,4 0Zo qui exportent pour ne plus
autant dépendre des centrales d'achats françaises.
L’export en fonction de la taille de l’entreprise
(tranches de salariés)
Si environ 60 0Zo des entreprises étudiées n'exportent pas,
ce chiffre s'élève à près de 70 0Zo pour les plus petites.
2 Ces chiffres doivent toutefois être interprétés avec prudence, car ils ne sont pas tout à fait comparables : déclaratifs en 1997 et tirés des liasses en 2002.