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Enfin, 1’ехрёпепсе a permis d^tablir que l’amplitude couverte par les sujets sur la
dimension du zoom (c’est-a-dire l^cart min-max moyen couvert sur la dimension de l^chelle
a l’occasion de chaque pointage), suivait ёgalement une loi quantitative simple en fonction de
l’ID. Comme l’illustre la Figure 22, cette amplitude varie linæirement avec l’ID. En d’autres
termes, la courbure du chemin dans un diagramme espacerechelle est bien une fonction
simple de l’information a traiter, comme Furnas et Bederson (1995) l’avaient supposё dans
une analyse purement thёorique du probleme.
Outre l’interet proprement fondamental de cette recherche, nous y voyons un
intёressant potentiel d’application en IHM. Il est clair que si le zoom, depuis le dёbut des
aɪinæs 1990, a revetu une importance pratique croissante, c’est bien parce que les espaces
d’information dans lesquels nous naviguons n’ont cessё de devenir de plus en plus vastes. En
contribuant a amёliorer la comprehension de l’acces a l’information dans les mondes
ёlectroniques zoomables, le paradigme expёrimental du pointage multirechelle que nous
dёfinissons dans cette ёtude est susceptible d’aider les concepteurs d’interfaces a amёliorer,
grace a de meilleures ёvaluations expёrimentales, les possibilit^s de nos logiciels.
3.2. Le probleme de la coordination pan-zoom
Le pointage multirechelle se distingue du pointage classique, unirechelle, notamment en ceci
qu’il requiert le contrδle conjoint d’au moins deux degres de НЬсЛё : Il faut faire varier a la
fois la position du pointeur le long d’une ligne ou dans un plan (c’est la composante de
pointage, conventionnellement dёsignёe dans le contexte des espaces zoomables comme le
panoramique ou pan) et le niveau d^chelle (le zoom). Ceci fait surgir la question de la
coordination : comment s’organisent dans le temps, lors de la navigation multirechelle, les
variations du pan et du zoom ?
L’abondante litt^rature expёrimentale consacree a l^tude de la coordination, dans
laquelle domine l’approche des systemes dynamiques non-linæires, n’apporte pas les c¼s
dont nous avons besoin. Le paradigme standard de la coordination entre deux effecteurs (e.g.,
Kugler et Turvey, 1987) s’inspire typiquement du modele physique des oscillateurs couptes
mettant en jeu deux ou plusieurs effecteurs oscillants entre lesquels, en raison d’un lien de
couplage, s^tablit une interaction d’ou ёmergent des patterns. Mais le lien qui unit le pan et le
zoom va au-dela du simple couplage. Comme le zoom contrδle le gain de l’action, l’effet d’un
mouvement de pan est a chaque instant entierement dёpendant de l^tat du zoom. Selon l^tat
courant du zoom, une action donnæ de la commande de pan (par exemple dёplacer la souris
de 2 cm vers la gauche) peut aussi bien occasionner, dans l’espace d’information qui seul