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perd sa validity; pour cёder la place a une loi dkchelle simple, loi de proportionnalik entre le
temps et la distance a couvrir.
La mise en ёvidence de cette brisure de symёtrie a pour consёquence de relativiser la
loi de Fitts en la situant dans une palette de cas plus large. Dans la prochaine ёtape de ce
travail, notre tache sera de formuler de maniёre plus дё^гак la dёpendance du temps de
mouvement par rapport a la diffkulk et a lkchelle du mouvement, en prenant en compte
l’ensemble des cas de figure auxquels nous conduit l’emploi d’une variable dkchelle
dёsormais dёbridёe.
Extension duparadigme aux mondes d’information multi-echelle. Dans lktude rappeke dans
le paragraphe prёcёdent, lkchelle avait le statut d’une variable indёpendante manipuke par
l’expёrimentateur. Dans l’interaction entre un ordinateur et son utilisateur, en revanche,
lkchelle a plutðt le statut d’une variable dёpendante—c’est l’utilisateur du zoom qui fait lui-
meme varier lkchelle comme il l’entend.
Une autre difference doit etre noke : quand l’expёrimentateur manipule lkchelle de la
tache, il ne touche pas aux capaciks d’action du participant—d’ou la possibilik que la tache
devienne trop petite ou trop grande. Ce type de difficulks ne peut se produire dans les mondes
d’information multikchelle puisque le zoom modifie simulta^ment, et dans les memes
proportions, les dimensions de la tache et les moyens d’action de l’utilisateur : par exemple, si
a petite ё^^ les distances visualisёes sont grandes, la vitesse de dёfilement autorisёe l’est
aussi—les flux optiques produits a lkcran par l’action sont invariants.
L’une des raisons qui justifient que l’on s’inkresse au pointage multikchelle est le fait
que l’interface zoomable supprime la borne supёrieure de diffkulk qui limite le pointage
humain. Avec un zoom, en effet, le numёrateur du rapport D/W peut etre choisi aussi grand
que l’on veut, et le dёnominateur W aussi petit que l’on veut, la tache peut toujours etre meɪiæ
a bien par le participant. Alors que le rapport maximal distance/tokrance praticable est, pour
le pointage traditionnel (unikchelle), de l’ordre de 103, le recours a une interface zoomable
nous a permis de tester la loi de Fitts, avec succes, sur une gamme de diffkulk allant jusqu’a
un rapport D/W de 109 (ID = 30 bits).
* * *
La psychologie scientifique, comparativement aux sciences physiques et meme a d’autres
champs de la biologie, semble s’inkresser fort peu aux considёrations dkchelle. En physique,
ou l’on raisonne volontiers en termes d’ordres de grandeur, on a coutume d’ordonner les
divers domaines de spёcialisation sur un axe micro-macro allant de lkchelle de Planck, de
l’ordre de 10-33 cm, a lkchelle cosmologique, de l’ordre de 1028 cm (Nottale, 1998). En
biologie, l’idёe darwinienne d’une ёvolution graduelle sans architecte n’a pu ёmerger que
lorsqu’on a commencё a apprecier a sa juste mesure l’ordre de grandeur impressionnant des
temps gёologiques—plusieurs milliers de millions dknnæs. Un autre possible point de
comparaison est la biologie mokculaire, qui a pour mission de jeter des ponts entre le
microscopique du gёnome et le macroscopique des carackres phёnotypiques. En psychologie,
assez bizarrement, on se dispense gёnёralement dkvoquer le concept dkchelle, comme s’il
n’y avait rien de tres grand ou de tres petit a comprendre.
Il ne s’agit pas de dire que la psychologie ignore les invariances dkchelle. On en
trouve d’excellents exemples en psychophysique, avec la loi de Weber-Fechner, et dans
lktude du mouvement avec la loi d’isochronie (Viviani et Flash, 1995) et la loi de Fitts
discuke dans ce chapitre. Mais les gammes dkchelle sur lesquelles on ёtablit ces invariances
sont gёnёralement tres courtes. S’agissant du pointage, on a vu que l’amplitude des
mouvements ёtudiёs reste typiquement de l’ordre de 10 a 50 cm, toujours proche de