halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
ne pourrait être pire pour l’humanité que d’aboutir à une situation où nous ne
parlerions plus qu’une seule langue » (Johnson, 2004). En vue de résister à
l’emprise de l’anglais, le gouvernement français a mis en place un ensemble
de règles (Loi Toubon, 1994) qui pénalise toute entité gouvernementale,
médiatique ou publicitaire qui utiliserait des mots étrangers alors même que
l’équivalent français existe. Plusieurs autres lois ont également été votées,
obligeant les stations de radio à diffuser au moins 40% de chansons
françaises. Selon Yentz (2007), la France est un des rares pays à avoir voté
des lois protégeant son patrimoine linguistique.
La Commission Européenne, dans l’Eurobaromètre 2005, observe que le
peuple français n’est pas très réceptif aux langues étrangères. Selon cette
étude, les Français se retrouvent sous la moyenne européenne en ce qui
concerne leurs capacités à converser dans une autre langue que leur langue
maternelle. Ils sont le septième pays le moins bien classé. Seul 15% de
français considère qu’ils ont un bon niveau dans une langue étrangère, contre
25% des Espagnols par exemple. Or, étant donné que les IFRS et leurs
interprétations sont écrites en anglais, les comptables français qui ne parlent
pas cette langue, se retrouvent dans la difficulté de les mettre en place.
Comme Gélard (2006) le montre : « Un simple énoncé des principes
généraux des IFRS sans aucune littérature d’accompagnement en français
n’entraîne pas une application satisfaisante » (p.36).
1.2.5. Le système politique et les attitudes
Il convient de souligner une particularité française qui est l’attitude assez
répandue de révérence à l’égard de l’Etat et des pouvoirs publics, attitude qui
remonte à l’époque de la Monarchie absolue. Marseille (2008) souligne
qu’encore aujourd’hui, 86% des jeunes désireraient devenir fonctionnaires.
C’est un nombre qui peut paraître étonnant et qui dépasse de loin ceux des
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