halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
L’implantation millénaire du catholicisme en France, a, à ce titre, pu
inculquer un respect de la discipline et des dogmes qui s’est profondément
ancré dans les mentalités et les traditions. L’éthique des affaires provient
directement de la pratique de la religion, bien plus que des codes élaborés et
imposés par les membres d’associations professionnelles (Hamid, Russel,
Clarke, 1993).
Le souci de la forme est également prégnant dans la religion catholique
(McKernan et Kosmala, 2007). Les rituels et les dogmes de l’église
inculquent aux fidèles comment les choses doivent être faites.
En parallèle, les pays d’Europe du nord comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la
Suède, etc, ont, selon l’étude de Mazars, bien accueilli le système comptable
fondées sur des principes, car ils ont dès l’origine mis l’accent sur le contenu
et l’impartialité plutôt que sur la forme. Il est souvent d’usage de relier ces
pratiques avec les origines protestantes de ces pays. Cette confession met en
effet beaucoup plus l’accent sur l’individu et sa relation personnelle avec
Dieu, sans qu’il n’y ait de médiation nécessaire à travers les rites de l’Eglise.
Ainsi, le problème majeur du protestantisme semble être sa tendance à se
fragmenter en différentes églises, cela étant dû justement à la faible
importance de celles-ci (Herdman, 2002).
Pour conclure, l’Encyclopédie Catholique estime que les Protestants en
viennent aujourd’hui à regretter leur « subjectivité » et travaillent à mettre fin
à leurs divisions, ce qui ne sera possible que s’ils reconnaissent une autorité
centrale. A l’inverse, l’héritage de plusieurs siècles de catholicisme a habitué
la société française à rechercher en toutes choses une autorité centrale stable,
faiblement contestée, aux dogmes inchangés.
Même si la religion semble offrir une explication satisfaisante aux différences
françaises dans le domaine de la comptabilité, force est de reconnaître que
cette explication pourrait être valable pour tous les pays du sud de l’Europe