halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
comptabilité selon le coût historique est d’ailleurs celle qui est plébiscitée par
les professionnels français.
La deuxième différence est que la France a toujours fait primer la fiscalité à
la communication financière. En effet, selon le nouveau référentiel,
l’entreprise doit montrer sa valeur économique réelle et produire une image
fidèle et attirante pour séduire les parties prenantes et les investisseurs (Disle
et Noël, 2007). Or, les Français sont avant tout attachés à des règles strictes,
qui selon Gélard (2006), sont construites par des spécialistes puis remaniées
pour satisfaire les requêtes d’un secteur particulier en fonction de ses
considérations fiscales. De plus, Gélard (2006) explique que l’IASB est très
réticente à cette idée de différenciation par secteurs, ce qui bouleverse les
habitudes des professionnels français. Par conséquent, la comptabilité
française a suivi une approche plus fiscaliste pour communiquer avec l’Etat
en mettant en évidence la fiabilité des chiffres produits. Les parties prenantes
et les investisseurs devaient se contenter de ces documents comptables
destinés prioritairement à l’administration fiscale (Carlson, 1997 ; Evraert et
des Robert, 2007).
La troisième grande différence est liée à la structure-même des normes IFRS,
qui n’a pas d’équivalent en France. Les normes IFRS ont été conçues pour se
défaire des règles spécifiques trop rigides qui ne permettraient qu’une mise
en place trop stricte dans les entreprises. Les principes sur lesquels elles sont
fondées laissent ainsi une large place à l’interprétation. Or la plupart des
comptables français sont habitués à suivre les instructions très précises du
Plan Comptable Général (PCG), qui est basé sur le Code de Commerce.
Ainsi, la préparation des comptes consolidés selon les normes IFRS pose
problème à certains professionnels qui disent n’être pas suffisamment cadrés
(Jopson, 2005).