halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
Tous ces éléments semblent probants pour expliquer la résistance à la mise en
place des normes IFRS, d’autant qu’on les retrouve dans tous les pays
confrontés à ce problème et non uniquement la France. Pourquoi la France
semble-t-elle donc plus résistante que les autres pays comme le montre
l’étude du cabinet Mazars présentée en introduction?
Il convient d’aller plus avant dans l’enquête et de dépasser les aspects
techniques en se concentrant maintenant sur la résistance culturelle à
l’adoption des normes IFRS.
1.2. Les aspects culturels de la résistance au changement
Hofstede (1984) et Askary (2006) soulignent que les différences culturelles
en comptabilité peuvent trouver leurs sources dans le droit, la religion,
l’organisation sociale, la langue, la politique ou encore l’organisation
nationale de la profession comptable.
1.2.1. Le Droit et la profession comptable
Les normes IFRS prennent leur source dans les principes du « Common
Law » selon lesquels les règles de droit découlent de la jurisprudence. Du
point de vue philosophique, le Common Law s’inspirerait de la vision
aristotélicienne plutôt que platonicienne de la justice (Schipper, 2005). En
France, en contrepartie, les règles de droit sont écrites a priori et définissent
un idéal que chacun doit tenter d’atteindre ; cette poursuite de l’idéal est
clairement d’inspiration platonicienne.
Ces deux systèmes juridiques sous-tendent des interprétations différentes de
la comptabilité. Par exemple, le concept de la « fair value » qui met l’accent
sur le contenu économique plutôt que sur la forme, peut être appliqué, par
exemple, dans le cadre du crédit bail. Selon ce principe, un matériel loué dans