2.2.5. La religion
halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
La France est historiquement plutôt adepte de la régulation, et n’aime pas les
principes qui prêtent à interprétation. La majorité de nos interviewés
reconnaissent ainsi que des siècles sous l’égide de la pensée catholique ont pu
laisser leur empreinte. Cependant, il n’en reste pas moins que la France en
gardera au moins un certain sens de la discipline dans sa pensée et mettra
plus particulièrement l’accent sur le respect des formes et des règles. Or, la
lenteur de ce changement de mentalités pourrait faire perdurer le principal
inconvénient de ces normes basées sur des principes et non pas sur des
règles : « tous les praticiens français n’ont pas les mêmes capacités
d’interprétation que les anglais, ce qui fait qu’ils ne cessent de demander des
interprétations à l’IASB ». Des normes basées sur des règles pourraient ainsi
éliminer tout jugement et faciliter les attitudes de partialité dans la
communication financière des entreprises, sous couvert de respecter à la
lettre des règles.
En outre, nos interviewés ont particulièrement fait le lien entre la religion et
le principe de prudence qui fait préférer en France le modèle du coût
historique au modèle de la « fair value ». Il ressort de nos entretiens que les
normes IFRS sont vues comme laissant une large part aux interprétations, ce
qui rend leur adoption particulièrement difficile dans un pays habitué à des
schémas ordonnés et immuables.
2.3. Mise en perspective des résultats
Si cette étude souligne l’existence de certains freins culturels à l’adoption des
IFRS, la France présente aujourd’hui une résistance moins importante qu’à
l’origine. La multiplication des interprétations en français sur Internet, la
représentativité de la France à l’IASB (2 membres contre 1 en 2005) et les
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