halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
différentes réformes appliquées au PCG pour se rapprocher sur certains
points des IFRS ont contribué à ce changement de point de vue.
Néanmoins, plusieurs des experts interrogés évoquent le fait que la menace
vient justement de cette situation intermédiaire. En effet, cette baisse de
résistance est loin d’être synonyme d’adoption complète des IFRS ou
d’abandon du référentiel national (rappelons que les entreprises cotées
produisent actuellement deux séries de comptes : les comptes sociaux selon
le référentiel national et les comptes consolidés selon les normes IFRS). De
plus, les normes IAS 32/39 ne restent que partiellement appliquées en France
et la proposition envoyée par le président Nicolas Sarkozy à la Commission
européenne demandant la suspension de leur application pour diminuer
l’impact de la crise financière sur les entreprises, ne va pas dans le sens de la
convergence et l’harmonisation (The Economist, 4 octobre 2008).
Cette situation contradictoire s’est confirmée pendant les entretiens. En effet,
nos interlocuteurs ne parvenaient pas à dissocier facilement les aspects
culturels des aspects techniques de l’adoption ni les intérêts de certaines
parties prenantes des intérêts collectifs. Tous ces éléments peuvent être
mieux appréhendés à travers un thème plus vaste qui est celui de la
« tétranormalisation ». Selon Savall et Zardet (2005), la tétranormalisation est
une forme de normalisation internationale qui peut représenter pour certains
groupes d’intérêts plusieurs enjeux souvent contradictoires. Il conviendrait
donc d’aller plus loin, dans de futures recherches, en étudiant les motivations
des différentes parties prenantes dont les préoccupations divergent vis-à-vis
des IFRS.
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