Document de travail du Centre d’études de l’emploi
régressions, nous limitons notre échantillon aux personnes âgées de 15 à 65 ans. Les
variables d’intérêt prenant selon les cas deux ou trois modalités, nous mobilisons alterna-
tivement des logits binomiaux et des logits multinomiaux. L’analyse des transitions entre
emploi, chômage et inactivité utilise tout d’abord un modèle multinomial. Dans un deuxième
temps, une modélisation dichotomique permet d’analyser les transitions entre emploi
temporaire et emploi permanent et enfin entre emploi à temps partiel et emploi à temps plein.
Chaque variable explicative qualitative à plus de deux modalités est remplacée par autant
d’indicatrices qu’elle contient de modalités. Une catégorie de référence est également choisie
pour chaque variable :
- pour l’âge, la modalité intermédiaire (25-54 ans) ;
- pour le niveau d’éducation, les modalités 0 et 1 sont regroupées et prises comme
référence.
Pour les variables proprement dichotomiques, les références choisies sont les suivantes :
homme, vivant en couple, ne souffrant pas d’une maladie chronique.
Afin de tenir compte de l’hétérogénéité entre pays (institutions, contexte macroécono-
mique...), des indicatrices de pays sont intégrées dans toutes nos régressions. Dans une
perspective de comparaison européenne des transitions, nous proposons une interprétation
des coefficients associés à ces indicatrices en la reliant aux analyses institutionnelles
comparatives (Amable, 2005). Le pays retenu comme référence est alors l’Allemagne, qui,
outre le fait qu’elle constitue le pays le plus peuplé en Europe, apparaît en position moyenne
d’après les statistiques descriptives8.
L’étude des transitions entre emploi, chômage et inactivité conduit à distinguer neuf types
possibles de transition. Afin de faciliter l’interprétation des estimations, nous choisissons de
mener trois régressions successives. La première est réalisée en ne considérant que les
individus qui étaient en emploi en 2005 : on observe leurs probabilités comparées de transiter
vers le chômage, vers l’inactivité ou de rester en emploi. Les deux régressions suivantes
suivent le même principe, l’une pour les individus au chômage en 2005 et l’autre pour les
individus inactifs en 2005.
Dans le cas des logits multinomiaux, en notant Yi la transition d’un individu i d’un état donné
en 2005 vers un autre état en 2006, et Xi les caractéristiques individuelles de l’individu i en
2005 (sexe, éducation initiale, âge, situation matrimoniale, état de santé, pays de résidence),
nous estimons donc un modèle expliquant la probabilité d’être en emploi au chômage ou
inactif en 2006 spécifié de la manière suivante :
P (Ff = A = ==---μσιtr / = l(βwιptoa⅛ £ (cftβwMφβ,h S (insσfi
⅛=1βp⅛4
Pour procéder à l’estimation du modèle, il convient de choisir une modalité de référence
(Afsa, 2003). Pour chaque logit multinomial, la situation de référence est celle où l’individu
ne change pas d’état. Ainsi, lorsque nous observons, par exemple, les déterminants des
transitions depuis l’emploi, nous choisissons comme référence le fait de rester en emploi. Les
coefficients associés au passage vers le chômage ou l’inactivité dans les résultats de la
régression se comprennent donc relativement au fait de rester en emploi.
8
À l’exception de la régression portant sur la transition temps partiel temps plein où la France constitue la référence,
cette variable n’étant pas renseignée pour l’Allemagne ; cf. infra section 5.