DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
LES NTIC, FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES ? LE CAS DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
les stratégies des acteurs. Sont ainsi regroupées dans un
premier temps les analyses concernant les applications
dépendant de la technologie Internet, puis dans un
deuxième temps, celles décrites sous le vocable "Systèmes
d'information" désignant des applications informatiques.
Enfin, le troisième temps tente une synthèse centrée sur
l'analyse stratégique à partir de ces segments d'analyses.
A- Les applications Internet telles qu’elles
sont vécues
Formes les plus emblématiques des nouvelles technologies
d'information et de communication, les applications
Internet mises en œuvre par ces treize entreprises
agroalimentaires telles que site web, messagerie
électronique, intranet et extranet ont été - dans un passé
récent - l'objet de réalisation de niveau différent,
d'amplitude variée avec l'apparition de freins au
développement de ces applications.
i. Sites web : de l’innovation obligée à
l’innovation controversée
A l'exception de l'une d'entre elles qui a d'abord créé une
messagerie électronique avant un site web, toutes les
entreprises sélectionnées ont en effet créé un site dont la
finalité première si ce n'est la finalité unique consistait à
avoir une "vitrine de l'entreprise et de ses produits" pour
répondre à une certaine "mode Internet". Dansce contexte,
la plupart des sites web ainsi réalisés à la fin des années
90 et au début des années 2000 au sein de ce groupe
d'entreprises agroalimentaires résultait aussi de circonstances
particulières ou d'opportunités incarnées soit par des
sociétés prestataires de services qui les avaient
démarchées pour la création de site web soit par des
stagiaires accueillis dans l'entreprise. Comme par ailleurs
les coûts initiaux leur avaient semblé acceptables, tout au
moins pour une version initiale de site dans laquelle on
accède majoritairement à des pages d'informations
statiques, les décisions prises par ces entreprises pour la
réalisation de ces premières générations de sites n'ont pas
soulevé de difficultés particulières ou d'obstacles majeurs.
De la sorte on peut parler d'adoption opportune voire
"obligée" de l'Internet même si ces différents acteurs ont
exprimé en première analyse le fait que la décision de
création de site web répondait à différents types de
besoins dont le plus commun était sûrement celui de
faire connaître son entreprise, son savoir-faire, ses
produits, ses prestations à l'échelle nationale et
internationale rejoignant par-là la très grande majorité
d'entreprises (Cochoy 2003}.
Les exigences du support, l'action même de
communiquer par ce nouveau support n'ont pas été
suffisamment intégrées au point que tous connaissent ou
ont connu jusqu'à une période récente l'affichage d'un
contenu informationnel devenu obsolète et laissé
presque en l'état durant de nombreux mois. Une seule
entreprise a dépassé ce niveau en faisant en sorte que le
site présentant les produits de l'entreprise soit un
véritable outil d'assistance aux commerciaux auquel ils
faisaient référence dans leurs actes de vente à distance
par téléphone. Dans ce cas, après avoir connu la
réalisation d'un site vitrine passif et surtout peu mis à
jour, cette entreprise a intégré le site dans l'outillage des
commerciaux, s'obligeant de la sorte à une mise à jour
permanente et réalisant ainsi, par apprentissage, la
meilleure adaptation de l'outil à des pratiques déjà
installées.
D'autres freins à l'adoption des NTIC ont par ailleurs fait
leur apparition dans ces diverses réalisations de sites web
tels que le coût de l'information mise en ligne par le biais
du site web, la nécessité d'une sous-traitance externe,
l'équipement des clients des entreprises, la sécurisation
des échanges.
En définitive, si la création de sites web a permis à ces
entreprises de paraître sur "la Toile", elles reconnaissent ne
pas exister plus pour autant c'est à dire quelles estiment ne
pas avoir tiré un avantage économique direct significatif à
la suite de la création de leur site ; au mieux, elles estiment
avoir acquis l'image symbolique d'entreprise moderne.
2. La messagerie électronique : une application
Internet plébiscitée
En grande majorité, la messagerie électronique a vu le
jour à la suite de la création du site de l'entreprise par une
adresse e-mail incluse dans ce site. Pour celles qui avaient
un effectif de salariés relativement important et pour
celles qui - a fortiori - avaient plusieurs sites, les boites à
lettres individuelles se sont assez vite imposées, "quasi
naturellement", avec peu de difficultés de décision. Les
quelques rares cas de réticences internes ont assez vite
été évacués par la démonstration de l'efficacité de l'outil
et par l'adhésion des utilisateurs. Elle a été assez vite
adoptée comme "accélérateur de développement".
En effet, à la différence de l'introduction d'une innovation
comme les sites web, la messagerie électronique dans les
entreprises a été beaucoup mieux adoptée : simplicité de
l'outil à l'installation et à l'usage, faible investissement et
coût d'exploitation jugé marginal ont contribué à conforter
l'image d'efficacité de ce moyen de communication qui a
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