Dynamiques des Entreprises Agroalimentaires (EAA) du Languedoc-Roussillon : évolutions 1998-2003. Programme de recherche PSDR 2001-2006 financé par l'Inra et la Région Languedoc-Roussillon



DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

L'INNOVATION DANS LA FILIERE VITIVINICOLE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

Introduction

Par son développement historique dans le Midi de la
France tout au long du XIXème siècle, avec la
constitution d’un bassin de production spécialisé, et
malgré une longue série de crises de surproduction, la
viticulture tient toujours une place prépondérante dans
Γagroalimentaire du Languedoc Roussillon. Son chiffre
d’affaires représente environ la moitié de celui de tout le
secteur agroalimentaire de la région. Les plus grandes
entreprises du secteur y ont localisé une partie
importante de leur activité (Montaigne E., 1997).

Nous ne reviendrons pas sur les déterminants de la crise
que traverse le secteur, bien présentés dans l’introduction
du chapitre “circuits de distribution” (Laporte étal., 2006).

Toujours est-il que dans une situation exacerbée par la
concurrence, Tinnovation représente l’une des variables
de la compétitivité des entreprises, de plus en plus prise
en compte par les analystes des filières et des stratégies.
Ce sujet oblige l’économiste à retourner au sein de la
“boîte noire” de l’entreprise pour comprendre la nature
du changement et ses modalités de mise en oeuvre. Son
pas de temps, en particulier pour les innovations
technologiques majeures, et !’incertitude associée à sa
mise en œuvre, rendent plus difficile d’établir ses liens
avec les performances de l’entreprise. L’introduction
dans l’enquête PSDR 2002 d’une partie spécialement
orientée sur ce sujet nous a donc permis de mieux
comprendre la nature du phénomène et la perception
qu’en ont les chefs d’entreprise interrogés. Mais il est
nécessaire, avant de commencer l’analyse des résultats
de l’enquête, de définir l’innovation et de créer une
typologie opérationnelle qui permette de croiser les
réponses de l’enquête avec des catégories d’innovation.
Nous opérons également à une analyse de l’innovation
par métiers (caves particulières, coopératives, négoce)
qui reprend la classification réalisée dans le chapitre
“circuits de distribution” de ce recueil.

I Méthode d’approche de
l’innovation

A- L’approche générale déclarative

Les premiers traitements de données se sont basés sur le
dépouillement de la première question H1 :
"Au cours des
trois dernières années avez-vous réalisé : au moins une
innovation de produit, au moins une innovation de
procédé, au moins une innovation emballage et/ou
conditionnement, au moins une innovation organisationnelle ?'.
Cette question introduit une approche déclarative de type
booléen, tout ou rien, oui ou non, basée sur la perception,
l'évaluation, l'impression du responsable ayant participé à
l'entretien d'enquête. Dans un second temps elle propose
une classification en quatre catégories, avec
éventuellement des réponses à plusieurs occurrences si
plusieurs dimensions de l'innovation apparaissent. Cette
première approche est importante car elle permet déjà
une partition des entreprises en deux catégories : celles
qui disent innover et celles qui disent ne pas le faire. Il est
alors possible de mettre en relation cette distinction avec
les autres variables de l'enquête : gouvernance et
performance financière, qualité des produits
(CoudercJ.-
P et Stéphany £, 2005 ; Fort F. et al., 2005},
aussi repris
dans ce recueil. Les limites de cette première approche
résident bien évidemment dans ce déclaratif qualitatif
qui ne permet de cerner ni l'importance, ni l'ampleur, ni
les difficultés de la mise en œuvre de l'innovation.

En effet, la mise en œuvre de l'innovation présente des
difficultés très différentes selon sa nature, tant au niveau
des compétences requises que des moyens financiers
nécessaires. Les dimensions temporelle (délai de mise en
œuvre) et structurelle (ampleur du changement) ne sont
donc ni perçues, ni analysées. On ne parle pas de la même
chose quand on change une étiquette ou quand on
installe une "flash détente" !

B- L’approche par la nature de l’innovation

Cette imprécision de l'approche générale déclarative peut
être en partie contournée en dépouillant la seconde
question qualitative, ouverte H2 :
"Citez les principales
innovations réussies par votre entreprise au cours des
trois dernières années".
La connaissance de la nature de
l'innovation dans une filière particulière permet donc
d'affiner l'analyse. La connaissance générale de la nature
des procédés techniques habituellement utilisés ainsi que
les nouveautés mises en œuvre, pour lesquels les
spécialistes des techniques ont pu nous donner les
principales caractéristiques et contraintes, nous a donc
permis de réaliser un nouveau classement des entreprises
innovantes. Nous sommes donc passé ici d'une simple
logique déclarative à une logique de classement par
nature des techniques innovantes adoptées par
l'entreprise.

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