Dynamiques des Entreprises Agroalimentaires (EAA) du Languedoc-Roussillon : évolutions 1998-2003. Programme de recherche PSDR 2001-2006 financé par l'Inra et la Région Languedoc-Roussillon

DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

L'INNOVATION DANS LA FILIERE VITIVINICOLE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

du secteur avec l'attention croissante portée aux circuits
de vente alternatifs à la grande distribution (vente directe)
et ses relations avec d'autres activités comme le tourisme.

Ill Métiers et innovation

Dans ce chapitre, nous croisons Iesvariables d'innovation
avec les métiers définis dans l'article du recueil sur les
circuits de distribution. Pour toute interrogation sur les
définitions et les aspects méthodologiques de cette
classification, il faut se rapporter à ce chapitre. Nous
rappellerons seulement les données récapitulatives dans
les tableaux 2 et 3.

Au niveau des innovations de procédé, on constate que
le déterminant de la décision d'innovation est lié à
l'adaptation du procédé à la fonction de l'entreprise dans
la filière. Ainsi la filtration et la stabilisation tartrique des
vins sont des fonctions associées au conditionnement des
vins et sont généralement réalisées par les entreprises de
négoce. Les innovations technologiques majeures de
procédé dans les coopératives sont généralement bien
associées à Ieurfonction de vinification (thermovinification,
flash détente, micro-oxygénation) et seule une cave
particulière (de grande taille, compte tenu des choix
méthodologiques de l'enquête) a introduit de la micro-
oxygénation.

Cest encore la nature du procédé, associée à la fonction
(récolte du raisin et vinification) qui explique l'adoption
de procédés connus dans les caves particulières tels la
machine à vendanger, le pressoir pneumatique ou le
groupe de froid. A ce stade nous pouvons émettre
l'hypothèse que beaucoup de coopératives sont déjà
équipées de ces procédés ou même que, si elles en ont
acquis un, elles ne l'ont pas considéré Iors de l'enquête
comme une innovation mais comme un investissement
classique.

Au niveau des innovations produit, la nature de
l'innovation est encore déterminante : ce qui peut venir
du vignoble (nouveau cépage) ou de la vinification est
réalisé par les caves particulières et coopératives, ce qui
concerne la conception d'un nouveau produit pour le
marché est réalisé par le négoce (nouvel assemblage).
Une innovation "amont" (nouveau cépage) peut être
utilisée, reprise et valorisée par l'aval (négoce). La lutte
raisonnée représente la création d'un bien de confiance
qui peut concerner tout type d'entreprise.

Lesinnovationscommercialessontdabord Iefaitdu négoce
bien qu'encore une fois, les vignerons peuvent considérer
avoir innové en changeant d'étiquettes (innovation
packaging), alors que le négoce parlera d'innovation par la
mise sur le marché d'une nouvelle marque.

Les innovations organisationnelles sont assez bien
réparties, tant dans leur nature (4 en amont, 5 en interne,
4 en aval) que par métiers (3 en cave particulière, 5 en cave
coopérative, 4 chez des négociants) (Tableau des
innovations par métier). Il faudrait entrer pratiquement
dans chaque cas particulier pour en comprendre la logique.

La classification proposée à partir de l'inventaire des
innovations citées, permet d'avoir un regard différencié sur
le dynamisme du secteur au niveau régional. Globalement,
"ça bouge" ! L'innovation est largement présente. Elle est
cependant très diversifiée et il ne faut pas s'en étonner.

IV Les déterminants de l’innovation

A- Les facteurs déclencheurs

i. Les raisons d’innover

Figure 2 : Tableau de quelques caractéristiques du secteur viticole en 2002.

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