DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
L'INNOVATION DANS LA FILIERE VITIVINICOLE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
demeure pas moins essentielle et souvent ne nécessite
pas, à court terme, la mise en œuvre de nouveaux moyens
ou d'investissements élevés.
4. La création d’un “ bien de confiance ”
Ce terme est issu de la littérature économique sur la
qualité (Darby M.R. et Kami E, 1973 ; Reardon, T. et
Codron, J.M., 2001). Il fait référence aux produits obtenus
par un procédé ou une démarche particulière que
l'acheteur final, le consommateur ne peut pas vérifier lui-
même. Il doit donc déléguer la vérification de l'assertion
à un tiers, certificateur public ou privé. Les produits
éthiques (production sans travail des enfants, ou issue du
commerce équitable) sont les exemples généraux. En
agriculture les différents systèmes de certification
reprennent cette logique.
Les vignes conduites en lutte raisonnée sont citées une
fois. Ce changement de pratique fait l'objet de
nombreuses discussions et commence à se diffuser dans
le milieu viticole. Il est probable que tous les producteurs
ne sont pas conscients de la nature de l'innovation que
cela représente et ne l'ont pas cité si ce choix ne fait pas
l'objet de valorisation commerciale. De fait, ce type de
changement peut être également rapproché de
l'innovation d'organisation. En effet, la valorisation de
cet "engagement cultural" passe fréquemment par
l'établissement de contrats avec cahiers des charges dans
un partenariat avec un circuit de distribution.
En résumé, il apparaît clairement qu'à l'exception du
"zéro degré", le secteur ne présente pas de produit
nouveau, issu d'une technologie ou d'un travail de R&D,
comme dans les grands groupes industriels. On ne crée
pas tous les jours un yaourt au bifidus actif ou au
Lactobacillus casei. Mais ce phénomène est assez
classique et bien connu dans Iagroalimentaire où les
innovations de produits sont souvent des modifications
de "recettes" de préparation.
C- Les innovations commerciales,
packaging et emballage
Ces innovations sont un peu à cheval sur les deux
catégories précédentes. Elles combinent souvent une
modification du procédé (par exemple la chaîne
d'embouteillage, Ietiqueteuse) et de produits (comme le
vin présenté en "bag in box"). Leur originalité porte sur
les possibilités apportées par l'emballage pour l'animation
commerciale, le support de nouvelles marques ou la
relance de la vente du produit.
Dans les innovations portant sur les contenants nous
trouvons : les nouvelles bouteilles (cité 9 fois), la bouteille
de 50 centilitres (une fois), les capsules à vis (1 fois), les
PET (2 fois), l'outre à vin / bag-in-box (5 fois), l'étiquetage
(2 fois) avec la mise en place d'une étiquette à deux
corps, Ietui à cigare. Le terme général d'innovation
d'emballage, de packaging, est utilisé à 13 reprises. Ce
type d'innovation est issu classiquement de l'industrie
d'amont, les fournisseurs de bouteilles ou les
équipementiers spécialisés dans l'embouteillage et le
conditionnement. La mise en place de recherche sur le
bag-in-box au niveau mondial constitue une illustration
frappante.
De façon complémentaire, l'innovation commerciale est
citée à 10 reprises, dans neuf cas avec la création d'une
nouvelle marque et dans un cas avec la mise en œuvre de
la promotion du produit. Cest ici la dynamique,
l'organisation interne qui est mobilisée, parfois avec l'aide
de structures extérieures de conseil. Ces changements
sont alors proches des changements organisationnels.
D- Les innovations d’organisation
Sans réaliser une répartition parfaite de toutes les
innovations rencontrées, on peut les regrouper selon
quelles affectent l'amont de l'activité, l'aval ou le
processus de production lui-même. En amont sont citées
la plantation et la rénovation du vignoble (assertion assez
générale que l'on aurait pu classer dans l'innovation de
procédé), la rémunération à la qualité et la gestion des
apports. Au niveau de l'organisation interne, on trouve les
démarches qualité (HACCP, produits filière qualité),
l'augmentation de capacité, la réorganisation technique
ou la création d'un poste de contrôleur de fabrication,
mais aussi les 35 heures3 (citées 3 fois). Au niveau de
l'aval, la création d'un caveau ou la réception de la
clientèle sont cités deux fois. Viennent ensuite la charte
de partenariat et le cahier des charges.
Il est également possible de regrouper et classer ces
innovations selon leur niveau de généralité. On trouve ici
la dynamique sociale globale avec les 35 heures et la
promotion des démarches de qualité largement
développées dans le secteur agroalimentaire. La relation
partenariale est de plus en plus présentée dans le milieu
professionnel viticole, comme l'une des solutions aux
difficultés de mise en marché. Le contrat devrait ainsi
permettre un accord sur les engagements, les risques et le
partage des bénéfices dans l'investissement sur de
nouveaux marchés Les autres innovations restent spécifiques
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3 Le thème des 35 heures n’aurait pas du faire l’objet de relevés. En effet, les enquêteurs avaient eu pour consigne de ne pas prendre en compte cette
évolution de la réglementation du travail. Par son coté général et polémique, le questionnement sur ce thème n’apportait rien à la connaissance
sectorielle. De fait cette indication a été exclue du traitement des données sur l’innovation organisationnelle.