renforcer cette approche sectorielle. Le PAE malgache est composé de trois programmes
environnementaux dont la succession est révélatrice des relations entre la politique
environnementale et la politique de développement rural.
- Le premier programme environnemental (1991-1996) s’est caractérisé par une
démarche centralisée dans la gestion de l’environnement et des ressources
naturelles : zonage des aires protégées à partir de critères scientifiques sans
concertation avec les acteurs locaux et stigmatisation de l’agriculture comme
principale source de dégradation des ressources. La politique environnementale a
donc d’abord été conçue comme déconnectée de la politique de développement
rural, voire même en opposition.
- Le deuxième programme environnemental (1997-2002) relève d’une autre
philosophie, plus dans la ligne du rapport Bruntland et des Agenda 21 locaux, où
les différents piliers de la durabilité sont mis en perspective : planification
concertée décentralisée, gestion communautaire des ressources naturelles et
valorisation de la biodiversité dans une optique de promotion des activités
créatrices de revenus. Les mesures contenues dans ce programme ont conduit les
populations locales à identifier des projets de toute nature et pas seulement à
caractère environnemental (appui aux infrastructures, soutien aux filières, services
de santé, éducation, gestion des ressources...). Ces mesures apparaissent en phase
avec les principes de développement durable : la manière d’aborder la
problématique écologique est globale et met en avant l’aménagement du territoire
comme vecteur de durabilité (Méral 2008). La percolation avec la politique de
développement agricole et rural se renforce lors du lancement du Plan d’Action
pour le Développement Rural en 1999 (PADR)14, avec la mise en place de Groupes
de Travail de Développement Rural qui regroupent les acteurs locaux du
développement et sont chargés de mettre en relation les offreurs et les demandeurs
de financement et de structurer les initiatives privées et publiques qui tendent à
promouvoir le développement agricole. Ces initiatives nouvelles s’inscrivent dans
le cadre de la décentralisation, officiellement lancée en 1996, et sont significatives
d’une appropriation croissante du référentiel du développement durable par les
acteurs du secteur agricole et rural.
14 Fortement appuyé lui aussi par la Banque Mondiale au travers du Projet de Soutien au Développement Rural
(PSDR).
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