Dans sa version technique, le réseau offre une représentation des systèmes productifs
« complexes » par mobilisation de la modélisation issue de la théorie des graphes. Il en ira de
même lorsque la notion de réseau sera convoquée dans les catégories du discours stratégique
avec la question du positionnement au sein d’un réseau dans la perspective du partage de la
valeur sur la base de l’argument d’efficience.
Les arguments associés à l’organisation en réseau sont les suivants :
- Argument d’ordre technologique où l’ensemble « information - communication » est vu
comme pouvant remodeler les flux d’information (volume, qualité, décentralisation inter-
et intra- organisationnelle).
- Argument de « réponse » au renforcement de la concurrence sur les marchés où le réseau
offre des solutions aux recherches d’économies d’échelle, d’économie de partage des
coûts fixes du fait de la mise en commun d’actifs permettant ainsi une différenciation plus
facile par le jeu d’alliances complémentaires concentrées sur des projets précis.
hal-00480084, version 1 - 3 May 2010
- Argument de la construction des compétences comme mythe rationnel dans une
perspective où le réseau est vu comme améliorant le socle de compétences par
spécialisation plus efficiente des actifs, par développement d’échanges et d’interactions
sur les connaissances, par développement de processus d’apprentissage (élargissement de
la base de connaissances, référence au mythe de l’« organisation ouverte », réponse à
l’obsolescence des savoirs, possibilité ouverte à la variété sans en assumer le coût). Le
réseau constitue alors le lieu des savoirs inter-organisationnels.
- Argument de la décentralisation du contrôle.
Pour V. Giard15, dans le cadre de la définition » étroite », la projection des flux dans l’espace
et dans le temps justifie le recours à la notion de réseau, par les éléments de réponse qu’il
apporte aux questionnements suivants :
- Les flux d’information sont-ils pertinents et fiables ?
- L’organisation plus ou moins formelle de structures et de procédures dans les réseaux
peut-elle garantir sa viabilité ? Et l’on retrouve ici une problématique de type
« décomposition - coordination » dans une logique de maillage d’entités et non de
partition. Il s’agit d’assurer une cohérence décisionnelle dans l’espace et le « temps court »
par des approches de type « système productif ». La réponse à ce type de question est
plutôt liée à la qualité du système d’information avec le problème de la répercussion
instaurée dans le réseau d’informations élémentaires. Le réseau offrirait alors des qualités
de « pro-action » plutôt que de « réaction » en évitant des déformations inutiles. On trouve,
dans cette perspective, de multiples solutions de type EDI (échanges de données
15 V. Giard, « La notion de réseau », exposé introductif colloque « Réseau », PESOR, Université de Paris
XI, 26-27 septembre 2002
11