2.2. Résultats
halshs-00456196, version 1 - 12 Feb 2010
L’ensemble des thèmes étudiés précédemment ont été évoqués, cependant
certains ont particulièrement attiré l’attention de nos interlocuteurs et feront
ici l’objet d’une analyse plus précise : l’organisation de la profession
comptable ; la complexité et le coût de la mise en place des IFRS; le
changement et la culture ; la langue et la religion.
2.2.1. L’organisation de la profession comptable
Nos experts ont tous sans exception reconnu que la profession comptable en
France est partagée entre les banques, les compagnies d’assurance et les
PME, d’une part et les grands groupes, d’autre part. La réflexion des banques
sur les normes IFRS tournerait autour de l’idée qu’elles augmenteraient la
volatilité de leurs résultats. Questionnés sur l’idée que l’application de la
« fair value » puisse améliorer la transparence des comptes, nos experts nous
ont répondu de manière prudente. L’un des associés d’un des Big 4 a reconnu
que la valorisation selon le coût historique reste la méthode la plus adoptée
par les banques et les compagnies d’assurance. Ces derniers voient dans la
« fair value » un moyen privilégiant les investisseurs et les acteurs des
marchés financiers plutôt que leurs propres intérêts.
En contrepartie, les experts interviewés s’accordent à dire que les plus
grandes entreprises françaises sont pour l’adoption des normes IFRS. Ces
entreprises sont largement intégrées dans les marchés financiers
internationaux et ont besoin d’adresser leurs résultats financiers à une
audience beaucoup plus large. A la différence des entreprises françaises les
plus petites, qui n’ont pas ces besoins et rejoignent ainsi les banques dans le
camp des contestataires, camp dont la voie se fit entendre suffisamment fort
15