halshs-00456072, version 1 - 11 Feb 2010
2.1.3.La récurrence des pratiques de co-innovation
Le développement de programmes de recherches collaboratifs, tels que les projets européens,
s’observe dans de nombreux secteurs. En France, le lancement des pôles de compétitivité en
juillet 2005, entre autre, a relancé les préoccupations autour de ces formes organisationnelles.
En effet, les projets collaboratifs des pôles de compétitivité mettent en scène des salariés issus
d’organisations diverses, tant au niveau culturel, organisationnel et au niveau de leur domaine
d’activités. Outre les projets collaboratifs labellisés, les pôles font également figure de réels
tremplins pour la mise en place d’actions de GRH inter-organisationnelles, comme par
exemple celles qui s’exercent dans la cadre du prêt de main d’œuvre, qui autorise les PME à
bénéficier des « conseils d’experts détachés par une autre structure du pôle de compétitivité,
et ceci « sans risquer d'être poursuivie pour "prêt illicite de main-d'œuvre à but lucratif »
(Article 22 de la Loi du 30 décembre 2006).
2.2. Une convergence du débat vers la dimension territoriale
2.2.1.Fléxisécurité et GRH
La notion de fléxisécurité est une approche qui consiste à vouloir trouver des actions
concrètes permettant de répondre à la fois aux besoins de flexibilité des entreprises et de
sécurité des employés (Pichault et Xhauflair, 2007), mais aussi aux besoins de sécurité des
entreprises et de flexibilité des salariés (Centre d’Analyse Stratégique, 2007). Cette notion
cristallise le débat actuel autour de la refonte du marché du travail. La fléxisécurité est une
notion dont les principes peuvent être incarnés notamment par certains dispositifs de gestion
des ressources humaines, dont la gestion des ressources humaines territoriale, qui permet
d’aborder également la question de la fluidification des parcours professionnels mais à l’aune
d’illustrations concrètes. Un exemple de pratique de GRH territoriale fera l’objet d’une étude
de cas dans la troisième partie de cette communication.
2.2.2.La constitution des compétences territoriales
La notion de territoire intègre à la fois une dimension spatiale et mais aussi et surtout
humaine. Il se définit dès lors comme « un construit qui génère un système de représentations
communes à ses membres, qui crée ses propres règles et qui fait émerger des formes de
régulation partielle relativement autonomes » (Gilly et Pecqueur, 2000, p.134). Cette
définition insiste sur le fait que le territoire est avant tout constitué d’acteurs. Nous ajoutons
que ces acteurs interagissent autour de ressources partagées. Or, la nature même des
ressources qui constituent la compétitivité des territoires s’est transformée. Ces ressources ne
sont aujourd’hui plus attachées à un territoire physique, mais elles sont désormais
immatérielles et liées à un territoire organisé. Les savoir-faire locaux, reconnus de longue
date, sont aujourd’hui appréhendés en termes de compétences-clés des territoires et reposent
essentiellement sur la capacité de coopération des acteurs multiples en présence (Mendez et
Mercier, 2006).
Un certain nombre d’auteurs ont montré que l’interaction des acteurs en présence sur le
territoire le façonne et joue un rôle en faveur de son développement. L’étude menée par
Benner (2003) dans la Silicon Valley en Californie illustre comment des acteurs
intermédiaires- des organisations du secteurs privé et public, intermédiaires entres travailleurs
et entreprises - ont contribué au développement régional en facilitant la régulation du marché
du travail. De Bernardy (1998) met en relief le fait que la proximité des entreprises, la
coopération entre les centres de recherches et les entreprise, dans la région de Grenoble a
fortement participé au développement économique local. Trink (2007) suggère enfin que des