DYNAMIQUES DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
LES NTIC, FACTEURS DE DÉVELOPPEMENT DES ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES ? LE CAS DU LANGUEDOC-ROUSSILLON
ayant intégré une culture ouverte aux NTIC1 adhésion à
une association ou club professionnel doté d'un site
commercial de surcroît. Il est à noter que ces
changements dans l'organisation sont les réponses que
les entreprises ont choisi de faire pour s'adapter à des
mouvements extérieurs divers.
Ainsi, les NTIC par elles-mêmes n'ont pas créé le
changement, elles sont aux yeux des dirigeants une des
voies possibles, une opportunité à saisir pour améliorer la
situation et en particulier la circulation des informations,
les échanges d'informations, l'affichage vers l'extérieur
des produits et savoir-faire de l'entreprise notamment en
termes commerciaux.
Mais cette rationalité a ses limites qui tiennent à deux
facteurs : les craintes générées par les innovations et des
éléments structurant les représentations, et les pratiques
des entreprises.
Le premier facteur est constitué par les dirigeants
d'entreprises eux-mêmes. Tout en étant ouverts aux
innovations perçues comme attractives parce qu'elles
sont porteuses de solution à des problèmes à résoudre, ils
n'en sont pas moins méfiants et craintifs à leur égard en
raison de l'incertitude du résultat. Pragmatiques et
calculateurs, ils évaluent les chances de succès, les
retombées pour l'entreprise, le rapport coût - avantage.
Malgré ces réactions de prudence, ils perçoivent
intuitivement dans le même temps que les NTIC constituent
une chance à saisir afin d'améliorer la situation.
Certains redoutent une perte d'autonomie dans l'action
comme dans la décision parce que si la technologie offre
des facilités, elle impose aussi des dépendances vis à vis
de constructeurs, revendeurs, prestataires de services,
susceptibles de peser sur le projet de développement de
l'entreprise voulant saisir un avantage concurrentiel sur
son marché. Dans ce cas de figure soit le discours n'est
pas suivi de réalisation soit les réalisations sont produites
mais en répartissant les risques (un site institutionnel
pour le groupe et un site commercial réalisé par une
société de vente créée par le groupe).
D'autres encore, tout en intégrant des NTIC dans leur
organisation pressentent des changements dans le cas où
certaines applications seraient mises en œuvre. Pour un
responsable des ventes à la tête d'un réseau de magasins
spécialisés, la négociation avec la grande distribution et
la mise en place de NTIC qui généralement accompagne
ce type d'accord font craindre un changement dans la
façon de produire et de commercialiser. En effet, les
exigences de cette clientèle en termes de prix et de
quantité à fournir sont sans commune mesure avec les
capacités de production et les pratiques tarifaires en
vigueur dans la situation actuelle.
Le deuxième facteur de limites à cette rationalité concerne
des éléments structurant les pratiques commerciales des
entreprises.
Dans le cas où elles commercialisent leurs produits ou
lorsqu'elles mettent en marché la production de tiers, les
pratiques commerciales des entreprises sont fondées sur
le mode oral par contact direct ou par contact
téléphonique dont on sait que l'une des caractéristiques
principales est d'être à l'initiative du commerçant vers
l'acheteur (le plus souvent un professionnel de la
restauration et non le grand public). La prise de
commande demeure un acte non seulement oral mais
surtout un acte dans lequel le commercial a l'avantage du
contact et fait une offre. La création de sites commerciaux
est confrontée à des pratiques commerciales qui limitent
le champ d'application à l'exception de certaines
catégories de produits ou de clientèle (exemple le vin de
haut de gamme acheté par une clientèle grand public
mais composée de connaisseurs et d'une classe sociale
dans laquelle on trouve beaucoup d'internautes).
Dans le cas du commerce établi avec la grande
distribution, la pratique dominante et structurante qui la
caractérise accorde au client le rôle de leader dans la
négociation, ce qui laisse peu de marge à l'entreprise qui
vend ses produits dans ce type de circuit commercial.
b- Pour maintenir, élargir une marge de liberté et une
capacité d'agir
Dans ce but, les entreprises manifestent moins de
réserves que dans le volet stratégique précédent dans la
mesure où les objectifs explicites sont du domaine plus
concret avec des effets plus immédiats et dans la mesure
où les décisions de choix des moyens sont plus maîtrisables.
Dans ce registre principalement fonctionnel, il s'agit de
mettre en œuvre des technologies et des méthodes dont
les applications permettent de réduire les coûts de
production, de gestion et d'administration au sein de
l'entreprise. On constate dès Iors que les NTIC seules
n'apportent pas par elles-mêmes une solution. Cela
démontre au contraire que leur usage ne prend toute leur
dimension que si elles sont l'instrument d'une politique
de nouvelle gestion ou d'une méthode de conduite du
changement, l'une et l'autre étant essentielles au
management de l'entreprise.
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