Quelles politiques de développement durable au Mali et à Madagascar ?



par une antériorité des actions environnementales (bien que motivées par des enjeux
différents) par rapport à l’apparition du discours sur la durabilité.

- Dans le cas du Mali, il semblerait que le transfert se soit limité aux objectifs généraux
des politiques de développement durable (affichage d’une volonté d’obtenir un
développement économique qui soit viable et vivable) alors que le transfert a
également concerné les instruments de ces politiques à Madagascar (mise en place
d’outils utilisés dans d’autres contextes, comme par exemple le PAE ou le paiement
des services environnementaux). De ce fait, le décalage entre le discours affiché et les
actions entreprises est plus grand au Mali qu’à Madagascar. Dans le cas du Mali, le
transfert correspond à une recherche de légitimité sur la scène internationale et parfois
même à une conditionnalité des bailleurs de fonds internationaux (transfert coercitif).
Dans le cas de Madagascar le transfert est davantage volontaire, et lié à une
préoccupation du gouvernement de générer des actions respectueuses de
l’environnement, ce qui peut s’expliquer, d’une part, par l’exceptionnelle richesse de
ressources naturelles (ces ressources étant menacées dans leur biodiversité), d’autre
part, par la présence de cadres administratifs et d’experts malgaches dans le
fonctionnement des communautés épistémiques internationales.

- La façon dont le développement durable est perçu constitue un point intéressant de
comparaison entre le Mali et Madagascar L’accent est porté davantage sur
l’environnemental à Madagascar et sur le social au Mali. Par ailleurs, au Mali le
développement durable est souvent appréhendé comme étant en lien avec le
développement agricole et rural alors qu’il est plutôt déconnecté du secteur rural à
Madagascar. Par exemple, l’intégration d’une dimension environnementale dans les
politiques doit être l’occasion de maintenir un potentiel productif au Mali, en restant
sur des considérations de production agricole, alors qu’à Madagascar ce qui domine
c’est l’occasion de valoriser une richesse naturelle, comme s’il y avait une volonté de
sortir des dimensions strictement agricoles. Ces façons d’aborder le développement
durable renvoient en partie à des milieux écologiques différents. Les milieux fragilisés
et déséquilibrés au Mali poussent le pays à protéger son agriculture de conditions
naturelles sensibles pour maintenir un potentiel productif. A l’inverse, les milieux
écologiques sont riches à Madagascar, ce qui permet au pays de valoriser son potentiel
naturel au delà de l’agriculture (écotourisme17, services environnementaux, MDP..).

17 Développement du concept « bush and beach » cher au ministre de l’Environnement.

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