- du modèle de représentation biologique (la figure du réseau suscite une
représentation organique). Elle permet de figurer le principe technique de
l’interconnexion (l’existence technique du réseau requiert de penser son
organisation et sa gestion),
- c’est aussi la possibilité d’entrer dans les représentations de l’apprentissage en
économisant les préliminaires de cette entrée (comme le souligne L. Sfez, on peut
pénétrer dans le réseau à n’importe quel endroit du maillage).
Le réseau est une figure à la fois suffisamment floue et quelconque pour absorber les
trois postures que sont celles du déterminisme technologique, du déterminisme
organisationnel et de la perspective émergente, et autoriser de passer ainsi de l’une à
l’autre sans en assumer les conséquences.
hal-00480084, version 1 - 3 May 2010
Les rapports « technologie - réseau » débouchent inéluctablement, dans le discours
contemporain, sur la forme informatique du réseau comme forme normale. La
technologie matérialisée sous la forme du réseau constitue un moyen de représenter
l’organisation par rapport à un objet à la fois organisationnel et technique. Cela
concerne en particulier la représentation des rapports « espace - temps » que permet le
réseau.
La référence au réseau se construit sur la base de trois supports étroitement imbriqués
les uns aux autres :
- l’objet technologique qu’il constitue, dont on vient de voir certains de ses contours,
- l’imaginaire auquel il invite et le recours à la pensée magique,
- le langage qu’il induit pour construire une métaphore qui tienne en quelque sorte
lieu à la fois de description et d’utopie.
Sur le plan épistémologique, le réseau comporte trois dimensions, le plus souvent
mélangées, dimensions permettant le « transport » d’un champ à un autre avec :
- Une dimension cognitive, le réseau tenant alors lieu de concept.
- Une dimension symbolique, le réseau tenant lieu de métaphore servant
essentiellement à masquer le pouvoir du « sommet ». Le réseau constitue alors la
« mauvaise » raison permettant de masquer les asymétries de pouvoir.
- Une dimension rationnelle, le réseau étant alors une méthodologie conduisant des
formalismes mathématiques aux modèles de compréhension sociologiques dans le
but de formaliser et de comprendre la complexité des relations. Le réseau fonde la
forme d’un modèle relationnel non hiérarchisé. Le réseau constitue alors la
« bonne » raison de formaliser ainsi les asymétries de relations.